La Serbie
LA
M. Martin le reconnut lui-même dans son article du 12 août sur « La réfomme de l’AutricheHongrie ». En troisième lieu les nationalités opprimées : les Tschéco-Slovaques, les SerboCroates etSlovènes, les Italiens, les Roumains et les Polonais. M. Maïtin ne devrait pas ignorer les résolutions de Prague, de Zagreb, de Loubliana ; ni le discours du député yougoslave Tressitch Pavitchitch prononcé au Parlement autrichien le 22 février 1916, et celui du-député tchèque Dr Stransky prononcé au même endroit le 22 juillet 1918. Ce ne sont pas là «quelques émigrés» mais bien :les chefs et les représentants les plus autorisés des peuples qui ont plaidé pour la séparation de ces peuples de l'Etat austro-hongrois, et cela en plein . Parlèment autrichien. Il ne peut donc exister aucun doute sur la volonté des peuples de la Monarchie de se séparer de celle-ci pour
:se constituer en Etats libres et indépendants. D'ailleurs ce désir de séparation est prouvé par toutes les résolutions des congrès plus haut mentionnés où les organisations entières des peuples ont manifesté hautement et clairement ‘leur volonté. Les sophismes et les paradoxes ‘de M. Matin ne peuvent rien contre ces faits. Voici l'un des plus évidents: « Les TchécoSlovaques se battent en Russie pour restaurer un contrepoids oriental à la puissance allemande ; il.serait vraiment paradoxal que leur effort aboutit à priver l'Europe du contrepoids que représente ou que pourrait représenter la Monarchie austro-hongroise. » Donc les TchécoSlovaques se battraient en Russie selon M. Martin, contre les Austro-Allemands pour la conservation de l’Autriche-Hongrie ! !
Ils devraient donc forger leurs propres chaines en combattant pour les Alliés. Voilà qui serait en vérité paradoxal |
En traitant la question du fédéralisme autrichién, nous n'avons parlé que des obstacles du domaine intérieur. Mais il faut compter aussi un facteur d'ordre extérieur, c'est-à-dire l'alliance de l'Autriche avec l'Allemagne. La resistence de celle-ci doit aussi entrer en ligne de compte, car quoi qu'en puisse penser M.Martin, l'Allemagne ne se résignera jamais à perdre un allié aussi important en permettant la réorganisation de l’Autriche-Hongrie sur la base d'un fédéralisme égälitaire. Toutes lesthéories de M. Martin par lesquellesil essaie de suggérer l'idée d’un secret désir de l'Allemagne de voir son alliée ruinée ne peut tenir contre le fait qu'une Autriche vassale de 52 millions serait toujours plus utile à l'Allemagne que ne le serait une Autriche morcelée où la domination ne s’exercerait que sur une partie de la Monarchie,. Voilà esquissés grosso modo les principaux traits de la réforme austro-hongroise. Une Autriche fédéraliste est donc une impossibilité politique et c'est pourquoi il n'est guère d'homme de bonne foi, pas même en Autriche-
Hongrie qui croirait encore dans la réalisation
de cette réforme. Les protagonistes de cette idée comme l'a justement observé M. Martin se recrutent uniquement dans la’partie germa. nique du pays. Cela suffit pour mettre en garde tout homme sensé contre les projets faits sur commande des théoriciens officiels. Néanmoins M. Martin s’obstine à prêter une oreille com-
plaisante aux projets fédéralistes des Lamachs, ” des Renners', des Redlichs, etc. et il se donne l'air de croire dans la sincérité de leurs théories.
Bon suisse et bon républicain, il chante l'hymne à l'empereur Charles qui selon lui « a eu le grand mérite de comprendre la gravité du problème et d’en entrevoir la formule ». _;Dans son enthousiasme pour le-jeune empereur M. Martin va si loin qu'il n'ésite pas à faire au jeune souverain un mérite d'un geste qui lui fut dicté uniquement par l'instinct de la conserva_ tion. C'est ce qu'on appelle faire de nécessité vertu.
- Dans son article du 20 août, «l'Allemagne contre l'Autriche », M. Martin s’attendhit sur
1 Le fédéralisme de Renner est un fédéralisme qui diffère trop de celui prêché par M. Martin. Les théories fédéralistes de R:setrouvent exposées dans son ouvrage intitulé : Selbstbestimmungsrecht der : Nationen mit besonderer Anwendung auf Oestereich-Ungarn 1918. Il y préconise un système fédéraliste tendant en premier lieu à assurer dans le futur Etat
_austro-hongrois la prédomination des Allemands d'Autriche. Les bénéficiaires de ce fédéralisme ne seraient donc pas des Slaves, comme le prétend M. Martin, mais bienles Allemands.
mots: «tandis que Charle [er défend à Spa comme à Strasbourg, l'intégrité de son empire et l'équilibre de l'Europe contre les appétits de l'Allemagne tandis qu'il se fait tuer sur place
reçoit de tous côtés que de grands coups de pied dans le ventre assaisonné d'injures. Ce spectacle est l’un des plus émouvanis et des plus tristes de l’histoire lorsqu'on pense aux intérêts engagés et compromis à la guerre prolongée, peut être par entêtement, à Ce qu'un Richelieu, un Talleyrand ou un Bismarck auraient pu! tirer d'une pareille conjoncture. » Au moment où Charles | envoie ses troupes combattre les Alliés, M. W. Martin prétend que le jeune empereur « se fait tuer sur place au fond pour les intérêts des Alliés ». Tandis que la France meurtrie saigne sous les coups reçus dans une guerre provoquée par l'Autri-
l'oppression de l'Allemagne et de ses alliés, M. Martin, lui, déplore le sort du jeune souverain parce qu'il ne reçoit de tous côtés que de grands coups de pieds dans le ventre assaisonné d'injures. M. Martin en fait un grief aux Alliés d'avoir fait échouer les projets fédéralistes du jeune empereur. « S'ils n'ont pas abouti, dit-il, c'est qu'ils se sont heurtés à deux obstacles insurmontables : l'hostilité des Hongrois et celle des Alliés. L'empereur Charles a espéré que les Alliés accepteraient le fédéralisme comme une formule de conciliation et une solution des questions nationales. Mais ces offres de paix sont parvenues à Paris quinze jours-trop tard, et ce léger anachronismea compromis toute l'œuvre. »
Nous ne partageons pas les regrets de M. Mariin à cause de « l'œuvre compromise » car nous ne voyons pas le bien qu'il peut y avoir pour l'humanité à ce que les peuples Slaves et Latins de l'Autriche-Hongrie, peuples aimant la liberté et parfaitement dignes d'elle soient soumis à la domination d'une dynastie étrangère et gouvernés par un souverain vassal luimême- d’un autre autocrate plus puissant que lui. “M. Martin lui-même ne dit-il pas de lui : « Certes, quant à la fidélité, Charles I n’a pas de choix. C'est la fidélité du prisonnier envers son geôlier. »
Comment M.Maïtin ne se rend-il pas compte alors que le jeune empereur étant lui-même
privé de sæliberté ne pourra guère la donner aux autres ? Le problème -austro-hongrois est un nœud Gordien impossible à dénouer, donc, il faut le trancher. M. Wilson s'en chargera, comme le témoigne son discours prononcé sur le tombeau
de Washington le 4 juillet 1918. M.-D. MARINCOVITCH.
Le < Times» et la paix avec la Bulgarie
Le Tames du 28 août a publié sous le titre: « Ressentiments bulgares», l'article suivant: «Il y a des signes qui indiquent que les Bulgares tommenceraient à douter (de la sagesse du parti qu'ils ont pris dans la guerre. Le dernier est la aëclaration attribuée par un Journal de Budapest à M. Malinoff, le premier ministre bulgare, dé. claration que nous avons publiée hier. Nous ne vayons aucune raison de metire en doute son authenticité substantielle, Les Bulgares sont un peuple essentiellement « pratique». Ils sont ou bien, absolument dépourvus ide l'idéalisme Si marqué en Serbie el dans la Grèce vénizéliste ou bien ils Je subordonnent à ides considéra tions de perte et de gain. Ils ressemblent aux Prussiens qu'ils ont pris pour modèle. Ni la gratitude due à la Russie pour leur libération, ni la mémoire du secours reçu de l'Angleterre dans les moments “difficiles ne les ‘empêchent de suivre une politique.gu'ils: pensaient de-natura à leur assurer les plus grands avantages matériels. Mais dernièremient, ils ont eu: des ressenti: ments — non :pas-eertes ‘quant au cynisme : die leur entreprise de conquêtes mais en ce qui concerne $es, conséquences possibles ‘pour euxmêmes. Ils se demandent si après tout, ils ont parié sur le gagné. Ce doute commença à se faire sentir à la conférence de «paix» de Buçarest quand ils virent l'Allemagne -peut encline à satisfaire leurs appétits en Dobroudja et ‘la Turquie plus qu'encline à réclamer :le territoire qui leur avait été ‘cédé dans la vallée de :la Marilza comme prix de leur trahison à la cause balkanique. Depuis lors il y a eu quelques :frot. tements avec les Turcs el même quelques légers désagréments avec les Allemands. La déclaration de M. Malinoif que .« la question de, La Maritza n'existe plus pour nous. Elle fut définitivet ment réglée en ,1915% — et éviderimient adressée à Constantinople aussi bien que les. allusions à la Dobroudja sont destinées à Berlin. Le spectacle de désaccord-eritre des camarades si bien. -assortis que . le Prussien, le Bulgare et, le dE urc m'arrachera pas de larmes aux ‘Alliés. Cela intéresse plus immédiatement le roi Ferdinand qui est en, train de soigner son cœur À Mannheim. Cela ne nous aflecterait que si cela conduisait les
SERBIE
le sort du jeune empereur et termine par ces
au fond pour les intérêts des Alliés, il ne
che et que les peuples entiers gémissent sous :
| général dangereux.
Bulgares à croire qu'il est possible pour eux je conduire wn maréhandage avec pes Alliés aux dépens Me Ia Serbie et de la Grèce. Les gouvernements alliés né rahiront pas leurs amis pour payer leurs tennemis. Si les Bulgares désirent échapper au dé:sastre menaçant, ils doivent commencer par renier ccmplètement les homimies et les méthodes qu'ils “ont suivis Jusqu'à ‘présent et ils doivent donner “de elles preuves positives le repentir que leur sincérité soit désormais hors de doute. Ils ont à ‘faire acte de contrition et jusqu'à ce ‘qu'ils l’aient accomph, le camp des Alliés ne les écoutera pas. »
lo %
La T'ribuna--de-Rome -a-publié un. -article-4le fond dans le même esprit. Elle établit que le principe pour lequel les Alliés combattent et veulent vaincre et qui doit-par conséquent inspirer la paix n'admet a u C'un®m'a.r 6h a nida ge avec les-actions impérialistes"de La Buigarne et bien plus que le respect de nos alliés Serbes, Roumains et Grecs rend une telle action doublement impossible. {
La propagande yougoslave
— Un livre de Julius Gesztesi Zagreb, le 11 août.
C'est, il y a deux mois environ, que nous avons eu à nous occuper pour la première fois du nom de Julius Gesztesi. L'occasion en était un article signé de ce nom, paru dans le périodique slavophobe « Uj dois zedek » de Budapest et où il était question, de la « propagandé yougoslave ». Aujourd’hui, M. Gesztesi publie, sous le titre «Le magyarisme dans la guëérre mondiale», un livre préfacé par le-représentant le plus en vue du chauvinisme vieux-magyar, le comle Albert Apponyi. Dans ce livre, Gesztesi expose qu'une propagande de presse hongroise fait défaut et qu'il est nécessaire d'en créer une, eu, égard à l’activité des comités tchéco-slovaques et yougoslaves dans les pays de PEntente et les pays neutres. Pour inciler ses compatriotes à une action plus énérgique, Gesztesi présente deux: chapitres d'accusations, dirigés l’un: contre les ‘lchèques, l'autre contre les Slaves du ‘sud ou, comme jl dit, les « Yougoslayies ».
Dans le chapitre consacré aux « Yougoslaves », Gesztesi reproduit:dans l'essentiel les données qu'il a publiées précédemment dans l « ÜUj Nemzedek ». [1 indique que l’action de presse yougoslave à l’étrangér n’est pas aussi bien organisée nisuivie que l'action tchèque, ce qu'il explique en disant qu’ «au premier [coup de fusil l'idée yougoslave s'est ‘enlacée avec l'idée $rande-serbe et s’est donnée complètement à «elle, » {
Ainsi, l’idée yougoslave tomba au début de la guerre sous le protectorat de la diplomatie officielle serbe qui fit passer lidée d'une propagande yougoslave provisoire ment à l'arrière-plan et mit en premierplan les intérêts diplomatiques particuliers et la politique de presse du grand-serbisme. Gesztesi décrit lensuite la naissance du « Comité yougoslave », dirigé par le Dr Anté Troumbitch: ‘dont il dit qu'il dévint «le Masaryk des Yougoslaves ». Par 5a ‘connaissance du labyrinthe des problèmes yougoslaves let sa capacité de: travail éprouvée, Troumbitch — déclare Gesztesi — est fait pour être chef, mais, lui manque! l'esprit moderne d’un Masaryk el sa capacité d'adaptation dans l’activité diplomatique, Gesztesi expose ensuite que ‘Troumbitch eut tôt fait de réunir toutes les activités yougoslaves, tous les îlots du yougoislavisme, dispersés par le monde, dans son Comité de Londres, où il créa dès, 1915, deux organes de presse officiels: « The Southern Slav Bulletin» (London), et le « Bulletin yougoslave» (Paris). C'est Troumbitch qui avait la haute main sur ces feuilles, dans la rédaction desquelles il se faisait assister de Milan, Marjanoviteh et de Srgjan Tucitch. Trounmbitch considérait l’action de la presse comme le point important, mais il ne négligeait ‘pas pour cela les autres formes de la propagande. «Il fit entrer avec beaucoup de force dans l'opinion publique des Etats ! de l'Entente des notions sur la nature du yougoslavisme, sur les événements de son passé, sur ses espérances. Pour favoriser Sa A il fonda bientôt à Londres ét à Paris des bibliothèques yougoslaves (The Southern Slav Library et la Bibliothèque yougoslave) qui ren_dirent accessibles au public anglais et fran_çais, Sous une forme aisée et agréable, le programme, l’histoire, la civilisation, les plans et l'esprit du yougoslavisme. Mais lorgane le plus puissant et le plus \influent de cette politique de presse élastique et subtile, ce fut la publication hebdomadaire « La Serbie», publiée à Genève par le Dr Lazare Markovitch, ancien. professeur à l'Université de Belgrade, qui réunit autour d'elle l'état-major de cette guerre de plume let en devint le quartier
Genève ét Londres, «La Serbie» et le « Bulletin yüugosla ve », devinrent les deux centres de la politique ‘de presse yougoslave, »
Gesztesi montre ensuite à quel point jopinion publique an laise se désintéressait du problème serbe avant la guerre
et pense que ce fut seutéent / l'entrée de ia Bulgarie en guerre quirEveithai l'atten{ion, des Angus el leur pronva que la restauration de la Serbie ne suffira pas à elle seule à contenir la poussée vers Fest, qui avail trouvé un nouveau point d'appui slide en Bulgare ie ‘dans les fantaisies Lüuraniennes, et-à barrer la roule
Berlin-Bagdad, C'est -alors - que: FEntente introduisit dans son programme officiel,
au lieu des «ismall nations », le < principlé of nationality. », qui devait. permettre x la Yougoslavie, C'est-à-dire ‘à l'Etat à créer sur des territoires, des Slovènes, des Croates et des Serbes, de sû constituer. Personne, selon Gesztesi, n'a tormulé l’idée yüuugosla ve plus nettement qui le prince héritier Alexandre, dans le discours de salutation qu'il ‘xdressa en Son temps à la dépatalion qui’ comprenait l'évêque de Canterbury, Lord Maÿër et d’autres dignitaires anglais. Le régent serbe déclara
entre autres choses dans ce discours que
le but des Yougoslaves était de réunir tous les Serbes, les Croates” et les Slovènes en une seule pätiie, car ils forment: un peuple qui possède les mêmes traditions, la même Jangue, les mêmes aspirations et que seul -un -sort malheureux à ar ciennement déchiré. Gesztesi expose ensuite le contenu de l'ouvrage connu de Scotus Viator (Seton Watson) qui préconise également «un grand Etat yougoslave s'étendant jusqu'à la côte orientale de l'Adriatique » et däns le nord duquel « Le croatisme libéré des Magyars » habiterail, L'exécution de ce projet ne satisferait pas seulement, selon Seton Watson, aux exigences de da justice, mais fournirait encore une garanliie précieuse de la paix mondiale dans l'avenir. Gesztesi croit au contraire que l'Angleterre ne soutiendrait ce projet qu'aussi longlemps qu'elle ‘croirait à « la fiction de l’idée pangermaniste d'expansion de Hambourg à Bagdad »°ket quelle labandonnerait le jour où elle s'apercevrait de l'erreur de son altitude à cet égard. L’accroissemient surprenant des isympathies anglaises pour la cause yougoslave laisse toutefois pressentir qu il a encore quelque autre arrière-peénsée. Peut-être l'Angleterre veut-elle se créer un€ nouvelle « avance guaärdé », un Gibraltar yougoslave ? C'est possible. L'Angleterre soutient aussi la-cause yougoslave au point de vue social. Mais elle ñe travaille pas pour ‘rien. Elle cherche là un avantage. Si les autres supposilions ne sont pas fondées, c'est qu'alors il s'agit précisément pour l'Angleterre de faire de la « Yougoslavie un Etat-tampon », comime on à pit le lire dans la revue « The New Europe ». C'est Stéed qui à eu le premier Célle idée ; il écrivait que la création de cet ÆEtat national ne sighifierait pas seulement l'établissement d’un bastion solide contre l'avance allemande dans la direction de Bagdad, mais encore un äffaiblissement du militarisme allemand, attendu que la libération des Slaves de la Monarchie priverait les Prussiens d’un champ d’exploitation. k Lee Gesztesi passe enfin à l'attitude proprement. hongroïse envers la propagande, yougoslave et dit que, s'il s'agit d'un démembremient de la Momaréhie, c'est au fond la Hongrie qui est visée eh premier lieu, Cest particulièrement contre le magyarisme que les attaques les plus fortes, accusations et menaces, sont dirigées, et cela de la part de, la propagande yougoslave plus encorè que ‘de la part de la propagande tchèque. Gesztesi cite des articles de « La Serbie » et d’autres feuilles où il test question des « brutalilés » des Magyars à l'égard des nationalités let de leur « absolue identification avec le prussianisme ». 11 .dit que la delenda Austria est devenu de caetarum censiéeo des Yougoslaves et des Tchèques, mot d'ordre auquel les Roumains se sont également ralliés, On considère la Hongrie et la Monarchie ‘comme un second « homme malade » à expulser hôrs d'Europe. Contre une telle campagne, il n'est possible de lutter que par une politique de presse également bien organisée. (Le « Jouinal de Zagreb » du TX aofit),
Les supplications du comte Burian
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Le ministre . des ‘affaires étrangères, le comte Burlan, a -prononcé devant les représentants de la presse allemande un discours pacifiste qu'il'est superflu de commenter avant de le comparer avec l'attitude de l'Autriche du-mbis de jatllet 1914. A cette époque-là, la Sérbie, ‘tout en acceptant presque tous les ponts d'un altimatum arrogant et inoûï, proposait l'arbitrage:potr la solutionrdes questions controversées. L'Autriche refusa. Les rgrandés : puissances ' demandaient la ‘prolongation du'délai pour la réponse serbe, Vienne refusa. Les puissances demandaient alors à causer, Vienne et Berlin refüsèrent. L'empereur de Russie conjurait l’empereur -allemand de consentir à l'arbitrage, mais Berlin refusa. Et ce füt la guërre, la destruétion de dtzaines de millions de vies humaines, le ravage et les’ horreurssans nom. :
Maintenant que l'heure de l'expiation ‘approche “el ‘que les terres ällemandes-etmagyares soht menacées de 'aübir le:sort de l'occupätion, le:ministre austro-hongrois faitiappel aux sen\timents id'humanitéretinvoque les tntéréts'suprémes de la civl‘lisation: Mais ‘c'est précisément ‘pour préserver la: civilisation ‘quelles Alliés doivent-détruire l'édifice militariste qui a plongé le monde dans le désastre actuel. Les supplications du comte Burian ne peuvent rien contre la logique et le destin. On ne commet pas impunément le plus grand crime possible.