La Serbie

dentes font l’objet tantôt d’oubli, tantôt de renonciation manifeste de la part des hommes politiques du Royaume.

Dans la discussion à la Chambre (avril 1867) sur le traité de paix avec l'Autriche, pas une seule voix ne s'élève pour rappeler la région Julienne, ni pour protester contre la renonciation à la frontière orientale.

M- Sonnino lui-même écrit quelques aunées plus tard dans la « Rassegna Setimanale » du £9 mai 4881, les paroles suiväntes: «Il faut d'abord'écarter résolument la question de l'talie irrédente. Dans Îles conditions actuelles de l'Empire austrohongrois la possession de Trieste est (le la plus grande importance pour lui. Et puis Trieste est le port le mieux doué pour le commerce allemand : sa population est mixte comme en général celle qui se répand sur notre frontière orientale. Revendiquer Trieste comme un droit serail une exagération du principe des nalionalités». Ce désaveu de l'idée irrédentiste de la part des hommes politiques du Royaume n’est pas un fait isolé. L'idée unitaire a été presque autant de fois désavouée par les politiciens du Royaume que l'idée séparatiste le fut par ceux des provinces irrédentes.

Mancini, ministre des Affaires étrangères, au mois de mars 1883, à Montecitirio, se donna toutes les peines du monde pour prouver que l'irrédentisme adriatique et triestin jure avec la théorie du principe des nationalités. Le régime crispien pendant une période de dix ans environ (1887-1896) répudie toute revendication concernant les possessions autrichiennes. Il combat même la candidature du triestin Barzilai à Rome. Malgré tout l’irrédentisme ne désarme pas, bien au contraire, il se colore de plus en plus d’une teinte impérialiste, Néanmoins, après la défaite d'Adua l'irrédentisme semble revenir à une vision plus nette d'actualité, influencée par le facteur ethnique et économique. C'est probablement cette vision qui suggéra plus tard à M. Sonnino la proposition du 8 avril 4915. La solution du problème adriatique préconisée alors par lui consistait dans une autonomie pour Trieste qui devait être érigé en Etat autonome et indépendant et déclaré port franc. Cette proposition faite à la veille de l'entrée de l'Italie en action, infligeait un cruel démenti aux prétentions irrédentistes réclamant Trieste et (Gorica, en vertu du droit historique ; Fiume, ville croate, en vertu du droit stratégique et Ja Dalmatie tout entière, en vertu de sa vie artistique et intellectuelle dans le passé.

Lors du pacte de Londres, la politique italienne revenait à ses visées impérialistes d'antan. L’irrédentisme de nos jours n’est en fait que de l'impérialisme déguisé. Cela provient de ce que les hommes politiques actuels sont obsédés par deux idées fixes ou mieux deux illusions. La première résulte de la conviction erronée : la possibilité d'absorption des Slaves parles Italiens, au moyen d’assimilation violente et forcée. Or, cette conviction basée sur le préjugé de l’infériorité de culture slave comparée à la culture italienne est tout-à-fait injustifiée. :

La culture d’une race n'est en définitive que l'établissement de sa civilisation morale. Lorsqu'il s'agit de là culture d’un peuple, il importe bien moins d'instruire l'esprit que de construire l’âme, de la construire saine, vigoureuse, résistante, capable d’efforts et d'attention. Or, à ce point de vue, la culture des Slaves du Sud s’est montrée supérieure non seulement à celle de ses ennemis, mais aussi à celle des Italiens. Aussi tous les efforts d’assimilation forcée tentés dans le passé par nos ennemis sont restés vains. Ceux que les Italiens vont tenter à l'avenir n'auront pas plus de chance d'aboutir ; l’individualité d’une nation ne pouvant que s’accentuér au choc d’une autre. Camillo Cavour l’a bien pensé aussi. C’est pourquoi, il recommandait à ses compatriotes de ne pas brusquer l'avenir. Selon lui, l'absorption du slavisme, pour être couronnée de suecès, doit se développer aussi librement et spontanément que possible ; elle doit être l’œuvre du temps, du développement progressif de l'italianité et de sa force morale.

Une autre illusion des hommes politiques italiens est celle qui leur fait croire que la pénétration impérialiste des Italiens dans les Balkans serait possible. sans préjudice pour les futurs rapports économiques entre

les pays balkaniques et l'Italie. Après avoir spolié leurs voisins de leurs possessions légitimes, les Italiens croient qu'il leur sera encore possible de faire un commerce avantageux avec eux el de couler leurs produits sur les marchés sudslayes. Or, c’est là une erreur de perspective. Erreur fatale pour les rapports italo-slaves. Les Italiens doivent se rendre compte qu'ils seront reçus dans les pays sudslaves avec le même esprit dans lequel ils y pénétreront. S'ils viennent en amis, ils seront reçus comme tels. Viennent-ils en conquérants et en spoliateurs, annexant les provinces et les villes slaves, l'accueil qu’on leur réservera sera tout autre. Une fois la confiance perdue, on ne la ratirappe plus. La guerre douanière que la Serbie soutenait coutre l’Autriche-Hongrie, il y a douze ans,est là pour prouver que l'on saura lutter avec succès contre ceux qui voudraient nous opprimer d'une marre ou d'une autre. M. D, ManiINcOvITCH,

L'occupation italienne dans les territoires sudslaves

Les journaux italiens affirment que les populations sud-slaves prennent à Pégard des troupes italiennes une altitude plus amicale que dans les premiers jours et que le départ des jeunes Slovènes qui désirent rejoindre la Crontie s'effectue libremen£l.. Par contre, les nouvelles qui viennent des pays occupés démontrent que l’'exaspéralion dés populations sudslaves ne fait que grandir, surtout à la suite autorités italiennes d'occupalion. Nous en donnons. quelques-uns ici à litre documentaire: En Estrie. — Dans lIstrie orientale, centrale et méridionale, les ftaliens ont introduit une vérilable terreur. Les drapeaux croates et les enseignes en langue cr&ato-sloyène ont élé prurtlout enlevés. Sous menace d'emprisonnement ou d’internement, le drapeau italien doit être arboré sur les écoles, les églises et les administrations. Ce sont surtout les prêtres natiopaux et les instituteurs qui sont exposés aux chicanes. Dans toutes les administrations on ne doit employer que la langue italienne; même sur mer il est défendu de parler en croate. La population test surtout indignée par la réquisition ‘ues quelques rares denrées alimentaires qu'elle possède. L’Istrie est à la veille d’un hiver rigoureux et d’une famine épouvantable.

La vente au numéro du « Hrvatski List » de Pola est interdite. Sur la’ foi d'une dénonciation, le commandement italien a menacé d’interner l'inspecteur scolaire du département, Zgrablic, et l’a traité de « sauvage, lourdaud, menteur. etc. ». Les Italiens ont arrêté à Obtrlje le curé Cervar et l'inslituteur Nesir. Après les avoir mallraités, ils les ont envoyis à Trieste. Les docteurs Poschïich, Mogorovitch et Zucker, d'Abazzia, ont été envoyés sous forte escorte à Pazin. Bien que la commune de Pazin compte 17.090 Croales et 1400 Italiens, le Conseïl municipal a été dissout el une régence (3 Italiens, 2 Croates) a été nommée ‘par les Italiens; ils ‘ont proclamé l’état de siège. À Karjoba, les Ilaliens ont désigné comme otage le curé Stavelik. Tchèque d’origine, qu'ils vont obligé. sous la menace des revolvers, à crier: « Evviva Italia! » A Boljun, ils ont pris des porcs gras {sans les payer ni äonner de bons. À Pitchna ils ont destitué le maire, un Croate. À Ofptrlie les soldats italiens ont pénétré dans la maison du chanoine Glavinitch et ont emporté des objets d’une valeur de 30.009 couronnes. Quant à luimême, ils l’ont chassé ien luï donnant trois couronnes pour le voyage. A Terenci les Italiens ont tiré contre le drapeau croate. Iskra, instituteur de Groznjane, a été interné.

A Mali Lochinj (Lussin). —Le capitaine italien Cavagnieri a occupé Fîle de Mali Lochinj au nom du roi d'Italie. Le lendemain il a demandé que le fort soil fermé et a congédié les soldats Ichécoslovaques et sudslaves. 11 donna l’ordre ensuite à tous les fonctionnaires de prêter serment au roi d'Italie. Les navires qui étaient dans le port ont #lé saisis. Toute la population masculine sudslave est expulsée, Un prélat italien a déclaré qu’au point de vue de l'Eglise, Mali Lochin; sera d'ésormais soumis à l’évêque de Venise. Les prêtres nationaux, avec le prêtre Boniface (en tête, ont protesté comire cette mesure et ont refusé de hisser le drapeau italien sur les églises.

Surlelittoral croate. — Les troupes italiennes ont occupé la gare de Bakar (littoral croate). Dans la localité de Draga. ils ont hissé le drapeau italien sur la maison communale. Les Italiens obligent, aux environs de Bakar, les instituteurs croates à enseigner en italien dans leurs écoles. Ils menacent de prendre comme otages les instituteurs et leS prêtres.

(Communiqués du bureau de la presse sudslave à Genève)

LA SERBIE

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L'occupation serbe en Hongrie

En vertu des conditions de l'armistice l’armée serbe a occupé toute la ligne qui lui a été assignée, À l’est elle commence à Orchava, sur le Danube, suit la ligne du chemin de fer Orchava-Temjichvare, qu'elle quitte à Lougoche, d’où elle monic vers le nord et près de Lipa elle atreint le fleuve Moriche. D'ici elle longe ce fleuve jusqu’à son: embouchure dans la Tisza. Passant Tisza au sud de Séguédine, la ligne va directement à Baïa, englobant Soubotitza (Maria Theresiopol). A Baïa. elle aiteint le Danube, qu’elle traverse et englobant Pétchoui (Funfkirchen) elle s'arrête à Barès sur la Drave, un nœud important de chemin de fer, A

Les territoires occupés en Hongrie répondent à peu près aux aspirations nalionales des Serbes. Ils renferment trois provinces serbes qui depuis longtemps attendent leur aélivrance et leur union avec leurs frères. Ces provinces sont Batchka, Baranya, la partie située entre la Brave et le Danube et enfin le Banat occidental entre les fleuves Moriche, Tisza et le Danube. La majeure partie du lerritoire a été occupée avant {la conclusion de larmislice et ce n’esl que les points les plus septentrionaux qui ont été occupés après. La réception faite aux troupes serbes a été la plus cordiale possible. Un enthousiasme délirant envahissait la population, d'autant plus que dans Jes rangs de l'armée libéralrice elle reconnaissait beaucoup de ses fils, frères et pères. Notamment dans l’armée serbe combattaient les divisions sudslaves dont les soldats soul originaires des pays de l’ancienne double Monarchie, et aussi un grand nombre de soldats originaires des pays occupés.

L'occupation a été parachevée dans le meilleur ordre. Selon le témoignage unanime de la presse magyare, jes soidats serbes se comportent en amis, même envers la population magyare et allemande. L'anarchie qui s'est propagée à la suite de la décomposition de l’armée austrohongroise avété promptement étouffée. La population a pris dans ses mains l’aaministration, qu’elle confiait à ses fils, en chassant les intrus que les gouvernements hongrois envoyaient autrefois, Aucun acte de viclence n’a été commis; au contraire. les Serbes ont lémoigné d’une amabilité qui a étonné les Magyars. Leur étonnement a él£& d'autant plus grand que cette facon de mener la guerre et d'occuper leur était inconnue. LA où les troupes magyares avaient mis le pied, la tèrre en a

gémi. Les ruines en Serbie sont, en grande partie, leur œuvre *Les vil:

lages saccagés et les Lombeaux innombrables seront encore pour des générations des monuments effrayants de leur gloire guerrière. Un, journal magyar; « Az Est », du 27 novembre, nous montre les principes qui guident les troupes d’occupation serbes. Le correspondant de te journal a interviewé le commandant serbe de la place de Temichvare. le colonel Savatitch, qui disait:

« Ma mère, une vieille femme de soixante ans, a 6té emmenée au début de la guerre de Chabatz à Czegled, où elle a été internée. Pendant quatre ans elle vécut aans la plus grande misère, -logée «ans un bâtiment semblable à une étable, Je pleurerais en pensant à cela. Cependant la vengeance ne me vient pas um seul momient à l’idée. Les solaats magyars et autrichiens, et encore plus les Allemands, ont dévaslé

notre patrie, dispersé nos fam.lies à travers |

le monde entier et ruiné nôtre pays. Mais nous né pensons pourtant pas riposter de la même manière. Les souffrances nombreuses de celte guerre nous ont appris que les hommes doivent être bons et ne doivent approcher leur prochain qu'avec amour et bonté. La guerre nous a tous abattus. Il ne fault pas que l'œuvre de destruction et de carnage recommence, ne faut plus de larmes. »

Le correspondant accompagne ces paroles ainsi: « Ce sont ces principes wilsoniens que préconise le colonel Savatitch et, il faut le dire, il vit sélon eux. Il remplit son devoii avec bonté et amabilité. Il concentre toute son attention, à ce que ses soldats ne commeftent quelque chose qui puisse donner lieu à une plainte quelconque de la part de ia population ». Ailleurs, il dit: « Les troupes serbes ne réquisilionnent rien jusqu’à présent. Elles retivent des entrepôts ‘où achètent au marché, en payant comptant et au prix demandé les marchandises dont elles jont besoin. Les officiers serbes évitent tout ce qui pourrait froisser la susceptibilité nationale des Magyars ou des Allemands de ces régions ».

Cette façon de traiter les ennemis les plus acharnés n’empêche pourtant pas le gouvernement magyar d'envoyer tous les jours quelques notes de protestation pleines de mensonges. Plus les troupes serbes ont un esprit conciliant et humain, plus les Magyars se croient en droit de poser des demandes impossibles. Ils s’imaginent

qu’ils sauveront l'intégrité de la Hongrie.

ie

genre. Par

avec des tracasseries de cë exemple, le gouvernement de Budapest, eu l'idét plutôt comique dé :

tester parce que les commandants Serbes interdisent la levée des classes dans les territoires oceupés, levée ordonnée par le gouvernement magya. K ( Le nouveau gouvernement, au lieu de se concilier avec la réalité, imaginé taujours que des actions pareilles pourraient améliorer le sort de 14 Hongrie. se 5

La formation et l'organisation de l'Etat sudslaue

— Une déclaration du comte L. Voïnovitch —

M. le comte Voïnovitch a accordé à ua rédacteur de l'nformation, une interview très intéressante sur la formation du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Nous en reproduisons ici quelques passages (Voir l'Anforination du 1er décembre). :

L'impérialisme, nous dt M. de Voïnavitch, n'a pas. cours chez nous. Nous ne voulons Fe les pays qui, de tout temps, ont parlé notre langue, qu'habitent et que labourent les gxns de notre race. Et nous connaissons bien ces pays ; nous n'en ignorons pas le moindre viilage. Les Yougoslaves ont la pleine conscience de leur nationalité; ils ne sont pas unis par des liens artiiciels. Tous’ les pays qu'ils revendiquent, is les occupent en «masses compactes » pour emprunter les termes mêmes dé la détlaration de Cor'ou du 29 juillet 1917.

Si vous parcourez une carte politique de, l'Europe centrale, il vous sera facile de vous rendre compte que ces difiérents terriioi es étaient administrés de la facon la plus diverse, soil qu'ils eussent réali:é leur indépendanc’, comme la Serbie et le Monténégro, soit qu'ils relevassenti encore do la Hongrie ou «de l'Autriche, comme la Carniole ou la Dalmatie, soit encore qu'ils lussent arrivés à béné&'ücier d'une au‘onomie relative, comme la Croatie. Maïs sous ces régimes variés, leurs habitants n'avaient qu'une même âme qui les poussait d'un seul élan vers la liberté et l'unité: De la Drave et du Marorh jusqu'à l'Adriatique et aux confins de Salonique, de l'Isonzo Jusqu'au Timok, en dépit de la pression de ‘deux empires, le ture et l'autrichien, qui se sont écroulés l'un après l'autre, jamais le sentiment national ne s'es affaïbli) en ceux: 1519

Tous Jeurs efforts, avouons-le, seraient restés vains, si la guerre mondiale n'avait amené l'écroulement de l'Autriche-Hongri:, en permettant aux peuples qu'elle dominait «de: faire définitivement entendre leur voix et en leur donnant Ia libre disposition d'eux-mêmes. De cet écrou:ement cependant nous sommes les artisans dans une mesure très appréciable, car la puissance militaire des Habsbourg s'est trouvée atteinte par les coups répétés que noire nation portait À la monarchie conjointement avec 1es Tchèques. Si le rôle de la Serbie fut à peu près exclusivement extérieur, comme jadis celui du. Piémont, le nôtre s'exerça à l'intérieur et porta sur les œuvres vive; de l'empire. PE

Mais là Serbie fut toujours reconnue comme la porte-drapeau des Yougoslaves ; c'est vers e!le, que se sont au long des années, turnés mos regards; nos plus grands hommes de Dalmatie «4 de Croalie, au premier rang desquels il faut placer Mgr Strossmayer, ont reconnu dans la Serbie l'élément libérateur et unilicateur de {x race. Elle était, du reste, digne «de cetie mission # nuit n'a oublié qu'au cours da celte guerre elle

[n'a plié devant aucun sacrifice et que, lors-

qu'elle succomba sous une triple et formüdable agression, elle garda intacte sa foi dans ses destinées et dans celles de &es frères.

Ce fut vainement que l'Autriche, momentanément triomphante, lui offrit de la rétablir dans son stalut territorial et de lui garantir uns issue sur Ja mer; la Serbie rejeta le pacte ignoblo et se sacrifia jusqu'au bout do la cause nationale. | ‘ f FRA

Maïs la question qui nous préoccupe avant toutes les autres à l'heure actuelle, c'est le règlement des limites territoriales de notre Etat, qui doit sc joser au prochain congrès de Ja paix.

Des difticultés surgiront de tous côtés au mord

avec la Hongrie, au sud-est avec les Bulgares, au nord-est avec les Roumains. Je crois que

‘dans ces trois directions, nos frontières pour-

ront assez facilement être délimitées; la séparation entre les éléments magyars se fera par fa torco des chises, les Alliés étant disposés À réfréner les ambitions illégitimes des Hongmis; les Roumains sont animés à notre égard d'un sincère esprit de conciliat‘on au sujet du #erritoire du Banat; quant à la Bulgarie comment pourrait-elle prétendre après sa trahison À la Macédoine serbe, que par deux fois nous avons délivrée du joug étranger. Restent les difficultés qui nous séparent de nos alliés italiens. Un

principe doit les dominer, c'est l'application, stricte.

du droit des populations à choisir leur gouvernement suivant l'expression ‘du président Wilson. l

Que les territoires où domine l'élément slave nous

reviennent, qu'on laisse à l'Italie les régions bù

l'élément italien constitue une masse compacte sans solution de continuité dans les cas douteux, un plébiciste librement organisé trancherait le litige, Comment sera organisé le nouvel Etat yougoslave? Si on écoutait la voix du passé, . on trouverait que le régime fédéraliste conviendrait Mieux à l'évolution historique de nos provinces et aux différences d'habitudes et de besoins con tractés pendant la longue période d'émieltement. Mais Ja nécessité de constituer un Etat fort et viable, capable de faire face à toutes les concurrences qui l'attendent nous impose catégoriquement de renoncer au fédéralisme et d'adopter une forme de gouvernement ‘unitaire, englobant les trois branches d'une même nation: serb& croale et slovène, front devant l'étranger, Ce système n'exclut pas une large et sage décentralisation administrative qui tiendra compte des parlicularités régionales.

Il nous faut faire un seul

EN LT SN