La Serbie

le gibet a fonctionné comine hne mach'me bien gaïissée sans les grèves, nous LU vons nous imaginer quelle aurait 66 la né o1se des autorités austro-magyares. C'est pourqueo, non dans un esprit dé vengeance, mais pour noire sau:e sécurité, nous dirons qu'il est uugent de couper court, une fois pour toutes, aux machänatons des Magyars. Lés Alliés sont à Budapest. Ils ont le devoir de suivre plus minutieusement l'activité néfaste du gouvernement magyar, qui est responsab'e de toutes les tentatives de désorganiser les territoëres occupés, Prévenir vaut mieux que d'être obligé de séviur, ce qui n’est dans l'intérêt de personne. | :

L. Popovitch.

£a question yougoslave et l'Italie

L'Jialie ayant refusé l'arbitrage de Wilson, le différend italo-yougadave sera souris à la Conférence des D'x. Les Yousioslaves font valoir toutes les raisons qui. d'après les principes wiälsoniens, exiseni

la réunion à leur Etat, mem seuement ‘de :

Ja Daïmaïie, y compris Les îles, maïs encore des îles du Quarnero avec la plaine de l'Istrie et Goritza. Quant à l'Itaïe, elle ne conteste nullemimf les raÿsons ethnographiques et statis'iques qui parlent en faveur des Slaves du Sud; au contraire, c'est précisément parce qu'elle me pourrait obtenir ces pays par un plébiscite, d’après le principe des naloïnalités, qu’elle a concu, en 1915, un traité avec l’'Entente qui devait lui permetlre d’ann°xer, contre leur gré, ces populations eu véritable conquérant bismarckien.

+ - s Il imporie donc avant tout aux Yougo-

slaves de démontrer la caducité absolue de ce fameux iraité. Jusqu'à présent on fui reprochait d’avoir été condlu à l'insu de la Serbie el on avançaït que l'Italie n'avait pas tenu les engagemim's militaires auxquels àl l’obl'geait. Cda ne suffi pas. Les conditions écrites d’un trai:é sont toujours, en effet, l'expression dé certaines condilions sous-entandues, C'est ainsi qua la seule supposition du danger d’une mouveille agression brutale de la part des Ailemonds justif'e les dures condilions que la France va imposer à l'Allemagne dans le b'aité de paix. LR M Quelles furent les conditions sur Îesquelles se basaït le traité de Londres? L'Italie espéraït créer une Croa!ïke « indépendantes sous le sceptré de 14 dynastie de Savoie, une Croate contonant 700.000 ürredenti serbes des anciens Confins militaires. À cette Croatie, l'Italie voulait bien abandonner Fiume comme port unique, Suivant les con&eïs de M. Rizoff, elle pensait que la Croatie serait assez reconnaissante pour me pas lui garder rancune de l'annexion des îl:s, de Sibenik et de la valiée de La Krka. Maïs si l'Italie a obtenu la neuifralisation de la côte croate et de celle de la ‘Serbie agrandie, c’est parce qu'elle avañf reconnu à la Russie le droit d'occuper Constantinople et les Dardaneïles. La Russie, de son côté, consenlit à cetle neutralisa'on, pour démontrer qu’elle ne songcait point à se servir des ports; serbes comme base militaire et pour réfuter ainsi les éternelles colomnies de la presse austro-hongroïse: de pus, la danger italien ne lui paraissait pas {très

=

grand pour la Serbie, car déjà, ne elle avait pu la protéger contre Les. Allemands, les Magyars et les Roumains, et désormais, par la possesson de Constanti-

nople et des Détroits, ele devait pouvoir

la défendre aussi contre les Bülgares. Le traité italo-ententiste était donc basé sur un rapport de réciprocité avec le traité russo-entent'ste, Ce dernier élant annulé, car la Ligue des Nations s’est prononcés pour Ja neutralisation de Cons'anjinop'e et des Dardanel'es, il est clair que le

traité italo-ententiste doit, lui ajussi, être

considéré comme nul et non avenu Si la Conférence des Dix résolvait Ja question italo-yougoslave en faveur de l’Itale, non seulement elle préparerait la voie à un futur -confit italo-yougoslave. maïs encore par celte injustice envers les Yougoslaves, élle permettrait à la Russie reconstituée de revend'qu'r Constantinople et les Dardanelles, ce qui amènerait tn .conflit entre la Russie ét la Ligue des Naïïons. :: Mülovan CRE KA

3

“Les Roumains at la question d'Albanie

Nous devons rappeler à nos amis roumains que d'aflitude qu'ils observent (lans des. ques-

ions qui nous touchent de près, n'est pas très,

amicale, ef qu'au contraire, elle se manifeste sous des formes très fâcheuses, ‘Nous ne voulons parler ici ni du Banat, mi des Roumains de Ja

vallée du Timok, questions que Les Roumains loint q q

inventées pour s'assurer la possession, du Banat, mais de Ja façon dont mos amis et alliés enwigent La question d'Albanie, La presse pansienne nous annonce, en eflet, de Bucaresl que la Société macédono-roumaine vient fie présenter aux ministres plémipotentiaires des puissances alliées, au nom des Roumaïüns ide Macédoïne, un mémoire sur la question d'Albanie.

Ce mémoire demande aux Aîliés «d'assurer le bibre développenrent des Roumains de Macédoïnct en incorporant à l'Est albanais Ja partie du vx layet de Bäülolia qui n'est pas habitée par 1es Serbes, la région de Bitolia qui n'est pas habitée par les Serbes, [a région de Pinde,

velopper librement, s'il restait divisé em trois groupes placés

tre Albanais et Roumains, iles rapports furent toujours cordiaux, ‘

Il ressort de ce mémoire, que le cédono-roumain, encouragé par le gouvernement

roumain, élève sa voix pour d'atiributiqn des |

territoires serbes à l’Albanie, : Les Macédono-Roumaïins sont un peuple créé à -Bucareste-ques 1ewcabinet: roumaïfi emploiïd comme contrepoids dans certaines questians 6ù ä juge nécessaire de les mettre em jeu. LE moment lui paraît venu de contrebalancer, À l'aide des Macédono-Rioumains,

dono-Roumaïins entrent ex scène.

{ C'est un houveau tournant dans la poliique de ! nos alliés roumaüns, où [a maïn de l'Italie n'est |

pas diflicile à reconnaître. IL devient de plus en pieé évident qu'il y a une connexion étroite entré a politique italienne ct la politique roumaine: Ioutes les deux s'accordent dans ie désir de prendre quelques régions yougoslaves, et cdla seul suffit à les unir. Que mous ayons élé des afliés dans {a guerre pour le «droit des peuples, leur est parfaitement. indifférent

fl est fort intéressant, en fout cas, de re-

festent pour leurs soi-disant frères qui sont plutôt

des Koutzo-Valaques, forts différents des Rou- | mains du royaume, et leur .ardour à les pous- | ser dans les bras de l'Albanie, Les Roumains | omtils vraiment à cœur Îe développement 144 | | velle déception les attemdait. On vit un peuple gllobanjie? L’Albanie n'est-lle |

« leurs frères », lorsqu'ifs se font les partisans

de leur réunion, à l°

nt la ppo- | pulation est exclusivement roumaine, ainsi que | la majeure partie da l'Epire. Il souligne le faït | que l'élément imacédonien ne pourrait se dé: |

respectivement sous [a domination) | serbe, grecqua ct bulgare {?), et rappelle qu'en- | j '

| IN. Heumant a rappelé une conversation qu'il | avait eue à Venise, il y a plus de dix ans, avec |

comité max |

fes démesurées | aspirations roumaines. Voilà pourquoi les Macé: | S | F RS “ol pays serbo-croates, où l'on avait ume véritable | adoration pour le génie de l'Italie, Mais la fameuse |

{ d’une collaboration avec l'Italie | pour l'indépendance et la liberté. « Débrouillez-

lever l'amour soudain que les Roumains man ! Sous fout seuls », nous disait l'Italie qui se Hlésin-

plus le pays le moins indiqué pour une œuvre dé civilisaton et n'est-elle plus a, théâtre (d'une anarchie des clans hostilés, digne des premiers siècles du moyenâge? TL kest plus que probable que les Roumains foudraient voir leurs « frères » unis à l'Albanie, non pas parce qu'ils se préoccupent de leur avenir, maïs parce qu'ils voudraient rendre service à l'Italie, L'indépens dance de l’Albanie ne serait-elle, elle aussi, qu'un fantôme, derrière lequel araftrait Jltalie, son héritière présomptive ? Quant aux Roumaïns, el bons amis des Italiens, ils s'empressent de sacrilier leurs soi-disant congénères, comme s'il s'agissait d'une marchandise, pour oblenir appui de l'Talie dans la question du Bémat.

St nous n'avions pas la conviction que Tavenir doit apporter un jour la paix à tous les peuples, et que les combinaisons des cabinets finiront par s'écrouler devant la venue du monde nouveau que préconise Wilson, nous éprouverions une grande angoisse à voir aënsi la chaîne de fer se resserrer autour (de nous, chaîne dont les anneaux les plus dangereux sont formés aujourd'hui par nos amis et alliés. Mais cette certitude nous permet de mous borner À signaler simplement les désirs de nos alliés roumains, en attendant le moment où üls déclarenont, dans leur frénésie, que nous n'élions pas, au fond, les alliés de nos alliés et que nous mérilons complètement le sort de nos ennemis vaincus. Nous ne ressemblons. déjà. tnope à uns malade que l'on couche peut sur da table d'opération, et sur Jequef s'acharnent des chürurgiens qui n'auraient pas {de plus char souci que de le priver de quelques-uns de ses membres. Amputés, incapables de vivre, mous paraîlrions peut-être dignes alors de jouir de amitié précieuse de nos voisins et alliés!

LA QUESTION ADRIATIQUE

— Conférence de M. L. Voinovitch Le comte Voïnovitch a fait à la Sorbonne, devan!: ui auditoire nombreux et choisi, brillante conférence sur le problème italo-sud-

slave. Ce fut M. Emile Haumant qui introduisit | M. Voïnovitch. Il dit qu'il mwavait pas besoin |

de présenter le conférencier, dont le mom ct la

acmpétence en la matière étaient connus dk |

tous. Faisant allusion à Ja lettre injurieuse de

d'Annunzio sur les Vêpres véronaises, M. Hau- | mant a jugé bon d'ajouter que le comité franco |

slave, en organisant les conférences de la Sor-

de sé renseigner exaclement. Une société universitawe a pour tâche première de rechercher la

Avant de «donner ja parole au conférencier,

le comte Voïnovitch, conversation qui plortait

sur la civilisation italienne, dont nul était plus |

épris que le conférencier.

sislance, a évoqué tout d’abomd des sopivenirs

historiques, les relations d'amitié emitre Slaves di

-Sud el Ttaliéns, soulignant plus particulièrement i les liens spirituels qui tunissaient les deux peu- |

ples. Passant à une époque plus moderne, ïil

montra comment la liliérature, les arts, la musique, |

le théâtre italiens, s'étaient répandus dans les

Triple-Aliance, combinaison néfaste qui envenima les relations de l'Italie avec le monde plave, se venge aujourd'hui encore. C'est elle qui a

| donné naissance à cet orgueil aveugle, stupilie,

qui repousse toute idée de conciliation et ‘veut traiter des peuples jeunes, vigoureux, en parias polifiques. La guerre de Tripoli nous parut l'indice d’un tournant, mais avec la paix précipitée d'Ouchy Lausanne), s’effomdra l'espoir sudslave ans da lutte

léressait de notre idéal national. Et les peuples balkaniques se débrouillèrent, em

effet, tout seuls. ! 4 Lorsque la guerre européenne éclata, tune nou-

rieux se perdre en marchandages, et, au licu des

une |

Î

| tandis que M. Voïnovitch, sympathüquement salué par l'as- |

Lundi 10 Mars 1919 — No 10

ee

ments de liberté nationale, B'appuyer Sun ete allemand des arguments Slratégiques. On assista alors au spectacle bien étrange de l'auto-suggeslion de tout un peuple. L'Italie veut dominer. Une vague d'hostilité, même de haine, se déverse sur les Slaves, du Sud. La thèse du D élu, supérieur, produit germanique par excellence, est nvancée pme une audacr, extraordinaire. Ce spectacle nous trouble et nous inquiète, Tous les arguments autrichiens, iavoqués autrelois pour empêcher l’unité italienne, sont employés aujourd'hui contre lé Sudslaves. On veut nous placer sous tutelle; on cherche pour nous une gardienne, et c'est ltalie qui enter) s'arroger ce rôle. à Æ,

On invoque le traité de Londres. Mais cæ trailé est inexistant. Tout a changé depuis sa conclusion, et de cette Europe centrale contra laquelle l'Italie voulait des garanties, rien ne subsiste à l'heure actuelle. Si l'Italie demand des sécurités stratégiques contre mous, c'est qu'elle ne croit pas à la paix. Mais si l'Italie désire seulement la possibilité d'écouler ses prroduits, elle n’a pas besoin pour cela Jd'envahir des territoires qui ne lui appartiennent pas. Entra peuples civilisés, c'est par des fraïtôs de commerce qu'on sauvegarde les intérêts économiques du pays.

Auant aux raisons historiques, elles n'ont de valeur que si elles sont conformes aux faits ethniques. Or, en comparant les chüäffres des xlistricts dalmates alloués par le traits de Londres à l'Ifulie, on constate une telle disproportion enire: le nombre des Slaves et les Italiens, que fout commentaire devient superflu. Par exemple, y a dans les districts judiciaires ie :

Sudslaves Italiens

Benkovac 17.192 52 Obrovac 16.118 19 Kistanje 10.635 13 Knin 30.345 9% Tijesno (Stretto) 8.892 29 Skradin (Scardona) 11.525 66 Drnis 24.310 80 Vrlika 13696 5 Sibenik (Sebeniüco) 36.095 873 Dans les régions slovènes réclamées par l'Ife-

lie, il n'y a que des flots dltaliens. Sacrilier les Slovènes qui sont peut-être les plus civilisés d’entre nous, aux velléités de conquête staliennesi ce serait une injustice éternelle. :

Pour ce qui est de Fiume, les Italiens de

re : 3 ; oT- | Fiume ne sont pas autochtones. fs ne reprébonne, désirait fournir aux auditeurs l'occasion | f

sentent que des immigrations sporadiques.

droil sur Fiume est imprescriptible. Les Italiens

| l'ont reconnu eux-mêmes. Ce qui était vrai en

1915, lorsqu'on a conclu le traité de Londres

la Yougoslavie, est doublement vrai en 1919. En terminant, M. Voïnovitch a rappelé que dans certains milieux, on se plaint de ce que mous, Slaves du Sud, n'avons qu'un seul programme, les Italiens en ont piusieurs ef d'élastiques. Ce n’est que trop naturel. Nous ne demandons mous que motre territoire mational.

: L'Italie peut élargir ou jretrécir son

| plébiscite onfinisé par l'Italie avec l'aide de | deux divisions italiennes ne saurait compter. Notre vérité, et c'est dans ce bui que celle-ci a appelé | | des représentants ‘distingués du monde slave à faire des conférences sur -des sujets d'actualité, | | qui attribuait Fume à la Croatie, tou bien À

k à 'BTATNMIE parce que ce n'est pas de terres italiennes

qu'ü s’agit. Pour nous, c'est tout autre chose. Dans le jugement de Salomon, la soi-disant mère rxigca le dépecage de l’enfant, maïs c'est à 5 :vraie mère qui s’y refusa, que Sakomon donna celui-ci. ’

« Le peuple serbo-croato-slofène attend le juge

| ment de la Conférence de la Paix. C'est de fe 1 jugement et de l'attitude de l'Italie que dépendi

la réalisation de la Ligue des Nations, Nous.

avons la foi profonde que motre juste causa ne séra pas sacrifiée. »

Ce fut salué par des salves d'applaudissements approbatifs kyue M. Voïnovitch termina sur ces moîs sa magistrale conférence, qu'il aura't dû pouvoir faire devant le Conseil «des D'x. Nous n'auions pas pu trouver de meïlleur avocat pour notre cause nationale. Par cette conférence, M. Voïnovitch a une fois de plus justifié sa réputation d'homme politique et de diplomate de grand style. ;

LL.

marmentrre-

Société Génevoise d'Edit. et d'Impr. — Genève

FEUILLETON

ee mg mama

La civilisation des Serbes de Hongrie

Par St, STANOYEVITCH, ru professeur à l'Umnvotbité de Belgrade.

TR

Lës provinces de Hongrie peuplées par les. Serbes (la Ba‘chka, fs Banat et le Srem), que l'on dénomme couramment le Duché grbe ou la Voïvodina, semi, sans contkfite, ‘une «les trégions: écrb.s les plus importantes dans fa vie nationale du peuple Berbe,

Ces provinces sont le berceau de la civilisation serbe morlctre. Jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle, tant que la Serbie ne Îles eut pas remplacées, cë5 1rovinces élaient le guide intellectuel ot moral du peuple serbe. Les Serbes de Hongrie domnèren{ l'esso: à la littérature serbe moderne et à toutes ses ramifica'ions. Ce ful Jà que germèrent lés premières manïlestations de V'art serbe et 1e la scidncie. (Les Serbes de Hongie fontri buèrent beaucoup au développement intellectuel 1de la Serbie. Chez les Scrbes de Hongrie furent conslilués les premiers parts (poli tiques, furent créts Ægalement les premiers périodiques, quotidiens ct revues. De toutes des provimees sebes, ce sont elles qui firent le plus dans le domaine de fa vie mationglle; ce flot "inaore elles qui donnèrent au peuplé serbe le plus grand nombre d'inldllectuels, d'hommes do lejtres, de pavanis, d'artistes.

Déjà au XVIlle siècle, lorsque tous les autres Etats serbes

se trouvaient ‘ontore sous la domination turque, dans les fon-

trées de la Hongrié méridionale, dont les Serbes cherchaient à forber un territoire Sépaié, à créer la Voïvodina stpbe, la bbérafon du joug ture leur nvait fourni des conditions ‘d'exiss

tence meilleures, plus sûres Bu point de vue de leur développe ment économique et intellectuel. Lorsque le peuple serbe, aimsi qu'il à 6t6 dit plus haut, s’est vu contraint de frecourür à la dutiei pour préserver et conserver sa nationalité, il accorda une ‘atiention toute particulière à l'instruction publique. :

C'est ainsi qu'au XVIIe siècle, tandis que toutes les autres contrées serbes élaient soumises aux Turcs, et que le peuple serbe de Türquie avait à soutenir la lutte grossière, . matérielle la cou-

Îleau à‘la main, ef ne trouvait pas la possibilité de mettra es

facultés intellectuelles au, seuvièe de l'action entreprise «dans Es domaine de la culture intellectuelle et de finstruction publique, — c'était chez les Serbes de Hongrie l’époque florissante :en créafions de toutes sortes: ouvreture d'écoles primaires, fondation du premier séminaire, de la première école normale à Karlv'zi (Srem) et à Novi Sad (Bachtka), l'ouverture «du premier lycée serbe à Karlovtzi, en 1791, et peu de temps après, du lycée Ide Novi Sad. : î «

Les débuts de la litérature kt die la science serbes °5'étaient déjà annoncés avant même toutes ces créations. Déjà au lome mercement du XVITe sèicle, George Brankovitch, prétendant au frône de Serbie — que le gouvernement autrichien «détint, sans motif d’ailleurs, prisonnier, pendant plus de vingt ans -— ‘écrivit une histoire détaillée du peuplé serbe depuis, les temps les plus reculés jusqu'à $on époque. Malheureusèment cette œuvre, capitale pour Son épique, est restée inédite. '

Au cours du XVIIIe siècle, les productions litéraires commencent à se multiplier avec intensité tt à embrasser aussi bien

le domaine scientifique que littéraire. [Les auteurs serbes S’adon-

nent alors À la vulgärisation des œuvres Litéraires et scientifiques et à Ieur diffusion au moyen d'almanachs. Maïs la éritable révolution dans la vie pttéraire est opérée par fe xisciple dés encyélopédistes français, par Dossithée Obradowitch, au moyen de a publication de son Autobägraphie (1783) et d'autres ou-

vrages, où il plaide 13 démibcratisation complète de la Jlitérature et des sciences. 'Afin d'y parvenir, il posa comme comditibn: primordiale l'emploi de 1a langue du peuple même comme Hngue liltéraire.

En outre, Obradovitch documenta le mationalisme serbe, tout d'abord théoriquement. 1} fut heureux d'assister à la fondation du nouvel Etat serbe; ÿl devint son premier ministre ide J'Insfruclion publique el mourut comme del.

Après Obradovitch, la littérature chez ies Serbes de Hongri prit-un essor #apide. LS oo gun fi -L Sie

Durant les tmois quarts du XIXe siècle, bien qu’il existe un Etañ serbe indépendant qui progresse et grandit, joue la littérature, la science et l'instruction publique sont aux mains des Serbes de Hongrie.

Déjà vers la fin du XVIIIe siècle, on voit apparaîtée, umfi œuvre capitale, l’« Histoire des Slaves du Sud, des Bulgares, Croates et Serbes », due au talent de l'archimandiite Jean Raïtch, de Karlovtzi. |

Là encore, un peu plus tard, un certain nombre d'écrivains se groupent en ‘un petit cercle autour du métopolitam Stévarkt Stratimiroviäch. Le réformateur de l'orthographe serbe Vouk Ka raajitth, qui à recueilli les premières productions de l'esprit na‘ïonel, a également placé son. champ d'action parmi les Serbes de Hongrid, bien quil fûi originaire de Serbie et qu'il ait véenu À Vionne.

Les Serbes de la Voïvodina mnt fondé, en 1826, la premitt Société littéraire serbe « Matitza » qui existe encore de ns jour à Novi Sad (Baichka). Ce nom a été emprunté et employé pour : même destination plus tard par d'autres peuples et tribus Aves. à :

La Matiiza est de nos jours encore, quant au nombre de FES membres et par la quanüté des publications qu'elle éd, und association liltéraire centeinemeng des plus importantes chez Îcs Yiougosiaves.

LÉ.