La terreur à Paris

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avoir doublé de prix, sans que le peuple vit augmenter ses salaires et pût même avoir toujours la certitude d'obtenir du travail. La misère était extrème. |

Aussi la rue grondait-elle sourdement, comme ces terrains volcaniques que l'approche d'une formidable explosion rend vacillants et sonores.

La populace criait brutalement sus aux accapareurs, aux gros marchands, à tous ceux que son instinct lui désignait!. Elle demandait lesrépressions les plus sanglantes, les plus farouches contre ceux qu’elle accusait d’être les auteurs de tous ses maux.

Ge fut principalement en 1792 et au commencement de 14793, dans les assemblées des 48 sections, que les pauvres gens exposèrent leur misère et dirent combien ils avaient le sentiment profond des injustices de la société.

1! Un témoin, l'Américain Morris, écrit :

“te La population a pendu ce matin un boulanger et tout Paris est en armes. Le pauvre boulanger a été décapité suivant l'usage, puis promené en triomphe dans Paris. Il avait travaillé toute la nuit pour vendre tout le pain possible ce matin. On dit que sa femme est morte d'horreur quand on lui a présenté la tête de son mari au bout d'une pique. Certainement il n’est pas dans l'ordre de la divine Providence que de telles abominations restent impunies.

AE Une fois enlevé le poids du despotisme, toutes les passions reprennent leur énergie particulière. Comment se terminera cette lutte ? Dieu le sait ; mal, j'en ai peur, c’est-à-dire par l’esclavage. »

The Diary and lelters of Gouverneur Morris, edited by AnneCary Morris, 2 vol. New-York, 188$.