La terreur à Paris

LA MISÈRE A1 et qu'on voulait les conduire à La Chapelle pour en faire un trafic; « qu'un épicier vendait du beurre à dix sous plus que les taxes», etc. !. En tête de cette pièce, on lit une note marginale de l'écriture de Robespierre : « 12 messidor. Pris toules les mesures nécessaires sur les divers objets”*. M. R.»

La plus grande partie des rapports de la police secrète du temps peignent* en traits précis l’état de la classe ouvrière. Du mois de mai 1793 à juillet 1794, avant et depuis la loi du Maximum, il n’est pas un seul de ces rapports où l’on ne constate la difficulté qu'ontles pauvres travailleurs de Paris à se procurer les objets les plus urgents, de première nécessité; des attroupements quotidiens à la porte des boulangers, où il faut arriver bien avant le jour et faire la queue souvent pendant six heures.

Il y à « queues pour le lait, queues pour le beurre, queues pour le bois, queues pour le char-

* Schmidt, II, 208.

* Veut-on savoir les mesures de Robespierre? Dans une note écrite de sa main sur un rapport de juillet 1793, on lit :

« Les dangers intérieurs viennent des bourgeois; pour vaincre les bourgeois, il faut rallier le peuple. Il faut que les sans-culottes soient payés en restant dans les villes. Il faut leur procurer des armes, les colérer.., » (Archives nationales.)

* Archives nationales, — Schmidt. Paris pendant la Révolution, d’après les rapports de la police secrète (1789-1800).