La terreur à Paris

114 LA. TERREUR A PARIS

La proposition de Vergniaud fut renvoyée à un comité et, le 9 juin de la mème année, elle fut reprise par un membre de la Montagne, Thuriot, qui s'exprima ainsi :

« Depuis six mois, l'augmentation du prix de la viande est telle que l'indigent ne peut plus en acheter, je demande : 1° que vous autorisiez les administrateurs de département à taxer le prix de la viande, chacun dans leur arrondissement ; 2° que les citoyens de la République observent un Carême civique pendant le mois d'août, afin que pendant cet espace de temps les bestiaux puissent grandir et se multiplier ‘. »

Thuriot vit sa proposition appuyée par Gossuin, député du Nord. Elle fut renvoyée aux ministres du commerce et d'agriculture.

Le 20 juin, une section de Paris, la seclion de l'Homme-Armé, prit un arrêté par lequel elle s'imposait un Carème civique de six semaines.

Le lendemain, la section de Montmartre s’imposa aussi un Carême civique de six semaines.

Cette section demanda même au conseil de la Commune de prendre des mesures dans le but d'empêcher la hausse du prix des légumes *.

Le grotesque coudoyait le sinistre.

En 1794, la situation, loin de se détendre, ne

i Moniteur, 11 juin 1793. ? Mercure français, 29 juin 1793.