La terreur à Paris

LA MISÈRE 113

Il est évident qu'une pareille existence amenait des révoltes, des agitations continuelles !.

Et à toutes ces misères si dures à supporter pour le peuple, savez-vous ce que les législateurs, les maîtres de Paris, trouvent comme remède ? Si elle n'était triste comme une farce sinistre, la chose serait amusante :ils trouvent le Caréme civique: « Serre-toi lesflancs, bon peuple. » Dans la séance de la Convention du 17 avril 1793, Vergniaud, le doux et compatissant Vergniaud, dépose la proposition suivante :

« Une autre mesure que je vais vous soumettre vous paraîtra peut-être ridicule au premier aspect; mais je vous prie de l’examiner avec attention. D’après les troubles intérieurs qui ont lieu dans les départements, d’après la consommation des armées, il est à craindre que, l'année prochaine, les bœufs ne soient pas en proportion avec la consommation. Ve serait-il pas nécessaire d'arrêler pendant un temps déterminé la consommation des veaux ! La religion avait ordonné un C'arême pour honorer la divinité. Pourquoi la politique n’userait-elle pas d'un moyen pareil pour le salut de la patrie?. »

! « La cherté des denrées est la principale cause des agitations et des murmures. » (Rapport de police du 24 mai). Archives nalionales AÀ., 12, 45.

« La tranquillité qui paraît régner dans Paris sera bientôt troublée, si les objets de première nécessité ne diminuent pas très promptement. » (Rapport de police du 295 mai). A., f. 2 Archives nationales. ? Moniteur du 20 avril 1793.