La terreur à Paris

LA PRESSE 159

d'augmenter ses lumières, mais celui qui joint à l’esprit d'indépendance le despotisme de ses décisions ; qui doute de tout ce qui est et affirme tout ce qu'il dit; l’homme enfin qui secoue des préjugés sans acquérir des vertus. Le dévot.croit aux visions d'autrui ; le philosophe ne croit que les siennes... Si les anciens philosophes cherchaient le souverain bien, les nouveaux n’ont cherché que le souverain pouvoir. Aussi, le monde s'est-il d'abord accommodé de cette philosophie qui s'accommodait de toutes les passions. Les passions armées de principes, voilà la philosophie moderne... »

Après le 14 juillet, les premiers journaux furent assez violents pour émouvoir la municipalité de Paris, qui rendit le 24 juillet 1789 l'arrêté suivant :

« Le comité, sur la représentation qu'il se vend publiquement dans Paris, par les colporteurs et autres, des imprimés calomnieux propres à produire une fermentation dangereuse, arrête : Que les colporteurs de semblables écrits, sans nom d'imprimeur, seront conduits en prison, et que les imprimeurs qui donneront cours à de pareils imprimés sans pouvoir d'auteurs ayant une existence connue en seront rendus responsables. »

Un second arrêté municipal, du 2 août, défend de publier aucun écrit qui ne porterait pas le nom d'un imprimeur ou d’un libraire, et dont un exemplaire parafé n'aurait point été déposé à la cham-

. bre syndicale. Il est défendu aussi à l’administration des postes de se charger du transport d'aucun