La terreur à Paris

LES JUGES ET LES MASSACREURS 279

qui les assommaient et les mutilaient tous à la fois de la manière la plus horrible. »

Après les officiers des Suisses, après les prêtres, après les aristocrates, il reste les condamnés de la justice ordinaire, les voleurs, les assassins, les galériens du Châtelet et de la tour Saint-Bernard, les femmes masquées, les vagabonds, les vieux mendiants et les jeunes détenus de Bicêtre et de la Salpétrière. « Les assassins joignent le vol au massacre; ils emportent « tout ce qui leur paraît bon à emporter », jusqu'aux habits des morts, jusqu'aux draps et couvertures de la prison, et, de plus, ils raccolent des confrères. « Sur trente-six prisonniers mis en liberté, il y avait beaucoup d’assassins et de voleurs ; la bande des tueurs se les associa. Il y avait aussi Soixante-quinze femmes, en partie détenues pour vol; elles promirent de bien servir leurs « libérateurs » ; effectivement, plus tard, dans les clubs des Jacobins et des Cordeliers, elles seront les tricoteuses des tribunes. A la Salpêtrière, tous les souteneurs de Paris, les libertins, les sacripants de la France et de l'Europe se sont préparés d'avance à « l'opération » et le viol alterne avec le massacre. À Bicêtre, entre autres détenus, quarantetrois enfants du bas peuple, âgés de douze à dix-sept ans, étaient là placés en correction par leurs parents. La bande tombe sur eux à coups de mas-