La terreur à Paris
30 LA TERREUR A PARIS
Le plus fou des plus fous, c'était Marat, qui portait sur sa figure et sur toute sa personne les signes d'une dégénérescence des plus marquées. Comme un grand nombre de maniaques ?, il était d'une saleté repoussante. M"° Roland? nous donne en ces termes la relation de la visite d'une dame chez Marat;
« Elle se fait annoncer chez lui : on lui dit qu'il n'y est pas; mais il entend la voix d'une femme et se présente lui-même. Il avait aux jambes des bottes sans bas, portait une vieille culotte de peau, une veste de taffetas blanc, sa chemise crasseuse et ouverte laissait voir une poitrine jaunissante ; des ongles longs et sales se dessinaient au bout de ses doigts *, et son affreuse
4 Voyez et consultez les livres et les articles des aliénistes, Voisin, Falret, Charcot, Paul Richer.
? Les Mémoires de M"° Roland, écrits pendant sa captivité, qui dura du 1° juin 1793 au 23 du même mois, puis du 24 juin au 9 novembre, furent confiés au naturaliste Bose qui les cacha dans la forêt de Montmorency, où ils restèrent pendant la Terreur pour être publiés en 1795, après la chute de Robespierre.
# Quand, le 24 avril 1193, Marat fut acquitté par le tribunal révolutionnaire et porté en triomphe à la Convention, le Mercure Français proposa à ses lecteurs la charade qui suit :
« Mon premier est un animal
Dont tu seras la nourriture.
Mon second un autre animal
Qui trouve partout sa pâture. Mon tout encore un animal
Dont la grande progéniture
Pour bien des gens est un régal. »
Le mot de cette charade est Verrat,