La terreur à Paris
LES MAITRES DE PARIS 29
appuyé par Robespierre, trouve que le tribunal révolutionnaire ne fonctionne pas assez vite : ïl propose la loi du 22 prairial (10 mai 1794). Et dès lors, en exploitant l'excitation fiévreuse des esprits, on en arrive à augmenter le nombre des délits; on est non seulement suspect par sa parole mais encore par son silence. On est suspect d’être suspect. Plus que des simulacres d'enquêtes, d’interrogatoires et de débats : « Le tirage des jurés n’est plus qu’un triage ‘. » On signe les jugements en blanc. Les minutes conservées * portent des ratures et des additions non approuvées. Le bourreau coupe des têtes non portées sur sa liste. Ca lui est bien égal et ça l'amuse. La place Louis XV devient un grand abatioir où le sang le plus illustre et le sang le plus populaire confondus coulent à flots.
Ce ne sont partout que justiciers sanglants qui se figurent apercevoir de tous côtés des suspects, des aristocrates. Pénétrez dans un asile d’aliénés, vous voyez de pauvres malheureux qui n’aperçoivent autour d'eux qu’assassins, espions, empoisonneurs. La même chose se passe à Paris. Jusqu’aux chiens d’aristocrates qui eux-mêmes deviennent suspects. En octobre 1792, Roland écrit : « Je n’entends parler que de conspirations, de projets de meurtre. »
# Wallon. La Terreur. ? Voir aux Archives.