La terreur à Paris

LES MAITRES DE PARIS 19

en huit jours et sans coup férir, si j'avais 6,000 hommes et un valet d'écurie de Lafayette pour les commander! . »

Si un ramassis de sanguinaires mène Paris, c’est que la peur règne en maîtresse.

Louis Blanc, qui a écrit l'histoire de la Révolution comme on écrit un roman, a osé dire : La peur n'était pas de ce temps. C'est un mensonge des plus grossiers. La peur était partout.

Ecoutez ce que dit Vaublanc?.

« Les Jacobins, qui étaient habiles dans l'art qu'on appelle avec raison la tactique des assemblées, avaient remarqué l'effet des appels nominaux et en profitaient souvent. C'était un spectacle déplorable que de voir sur les visages la terreur qui se manifestait à l'instant où il fallait prononcer le our ou le Non. Si on avait voté alors, comme à présent, par boule noire ou blanche, les votes auraient été bien différents, et la mort du roi n'aurait été votée que par un petit nombre de députés. »

Dans une notice sur Buzot, M”° Roland a dit de la Convention que c'était une « Assemblée de ldches que dominaient des brigands* »

C'est dans le procès du roi que la lâcheté et la peur sont dans le cœur du plus grand nombre. Les Journaux en font foi, quand ils rendent compte de

‘ Rapport. * Mémoires du comte de Vaublanc. * Voir aussi les Lettres de M°"° Roland à Buzot, publiées par C. A, Dauban, 1861.