La terreur à Paris

LES MAITRES DE PARIS 11

veut également. Jamais, je l'avoue, devoir ne pesa davantage sur mon cœur. Je vote pour la mort.»

A côté du vote lâche du régicide Carnot on peut placer ces fières paroles de l'héroïque Lanjuinais,

1 La politique le veut également est un fort joli argument! mais la suite : Jamais devoir ne pesa davantage Sur man cœur réserve, autant qu'il se peut, l'avenir. Carnot n'a pas toujours eu autant d'adresse.

Ayant voté contre le consulat à vie et contre l'Empire, il était demeuré en dissràce jusqu'en 1813. C'est alors qu’il devint gouverneur d'Anvers. [lne parut pas d’abord garder rancune à lEmpire de la confiance que Napoléon lui témoignait.

«Monsieurle duc, écrivait-il au ministre de la guerre,j'ai l'honneur de vous accuser réception de la lettre par laquelle Votre Excellence m’informe que Sa Majesté a jugé à propos de me confier le gouvernement de la place d'Anvers. Je ne perdrai pas un instant pour m'y rendre dès que les lettres patentes me seront expédiées, conformément à l'article 4 du décret du 24 décembre 1811. Agréez. monsieur le duc, l'assurance de mon respectueux attachement. »

Il ne s’apercut de la persistance de ses griefs contre Napoléon, des violences que l'Empereur lui avait fait subir que lorsque après un siège héroïquement soutenu il vit que Louis XVIII l'emportait. Alors il se hâta de proclamer les droits des descendants de Henri IV au trône de France. C'est ce qu’il appela plus tard avoir aplani à Louis XVIII Le chemin du trône, phrase «ui, dans la bouche d'un régicide, eût pu prendre une signification sinistre :

« Soldats, disait-il dans une première proclamation le10 avril 1814, nous sommes restés fidèles à l'empereur Napoléon jusqu'à ce qu’il nous ait lui-même abandonnés. Il vient enfin de renoncer à un pouvoir dont il avait si longlemps abusé... Quant au nouveau souverain qui doit être bientôt proclamé, on ne peut raisonnablement {douter que ce soit Louis XVIII. L'ancienne dynastie va reprendre ses droits ; les descendants d'Henri IV vont remonter sur le trône de leurs pères. »

« Cette proclamation, dit le Temps du à août 1890, n’était quele commencement de toute une série de négociations entamées entre