La terreur à Paris

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peuple qui contrarient absolument tous ses goûts et des penchants dont cent années de Révolution ne sauraient le délivrer. »

La procession dont le sans-culotte Dutard prepait si chaudement la défense se fit, en effet, à l’extérieur, grâce peut-être à l'impression que ce rapport avait produit sur le ministre Garat.

Dutard en rend compte dans une nouvelle note adressée, comme la première, au ministre.

« Mes premiers regards se sont portés, en ce jour de la Fête-Dieu, vers les processions et les cérémonies du jour. Dans plusieurs églises, j'ai vu beaucoup de peuple et surtout les épouses des sans-culottes. On avait la procession n/a muras.

« J'arrive dans la rue Saint-Martin, près de SaintMerry : j'entends un tambour et j'apercois une bannière. Déjà, dans tout le quartier, on savait que la paroisse Saint-Leu allait sortir en procession.

« J’accourus au-devant; tout y était modeste. Une douzaine de prêtres, à la tête desquels était un vieillard respectable, le doyen, qui portait le rayon sous le dais. Un suisse de bonne mine précédait le cortège; une force armée de douze volontaires à peu près, sur deux rangs, devant et derrière.

« Une populace nombreuse suivait dévotement.

« Tout le long de la rue, tout le monde s’est prosterné. Je n'ai vu un seul homme qui n’ait ôté son chapeau,

« Lorsqu'on a passé devant le poste de la section