La terreur à Paris

LES MAITRES DE PARIS 89

sions publiques du Saint-Sacrement qui se firent à Paris, le jeudi30 mai 1793, jour de la Fête-Dieu.

Ces notes sont signées du citoyen Dutard, ancien avocat, enrôlé par Garat, membre de la Convention et ministre de l’intérieur, dans la police secrète, le 30 avril 14793 et dont j'ai plusieurs fois déjà cité les curieux rapports.

Dutard était peut-être un sans-culotte éprouvé, mais il était, à coup sûr, intelligent et plein debon sens.

Le 25 mai, il adressait à Garat un rapport ainsi conçu :

« La Fûête-Dieu approche.

« Rappelez-vous, citoyen ministre, que c'est à cette époque, l'an passé, que Pétion, le Dieu du peuple, fut accueilli à coups de pierres par les sans-culottes de la section des Arcis, pour avoir déclaré dans une ordonnance qu'on serait libre, ce jour-là de travailler, ou de ne pas travailler. Rappelez-vous qu'à la même époque, les sans-culottes de Paris délibérèrent pendant quelques jours s'ils devaient ou non lapider Manuel, pour avoir osé imprimer qu'on serait libre de tapisser ou non; que, ce jour-là, des hommes qui, par opiniâtreté ou par irréligion, n'avaient pas tapissé reçurent de bons coups de bâton.

« Je ne sais si c’est fanatisme de la part du peuple, qui veut unanimement une chose qui lui fait plaisir et à laquelle il est attaché, ou si ce n’est pas une infamie stupide et aveugle de la part des représentants de ce même