La terreur à Paris

88 LA TERREUR A PARIS

Saint-Esprit, des Missions étrangères, du SaintSacrement, des sociétés de Sorbonne et de Navarre, les ermites de Sénart, du Mont-Valérien, les frères des Écoles chrétiennes, en un mot toutes les réunions d'hommes et de femmes furent supprimées du coup.

Comme pour le reste, les révolutionnaires ne s’inquiétèrent guère si la majorité aimait ou non la religion de ses pères.

On sait que la suppression de tout exercice public du culte catholique fut un des desseins de la Révolution que les Jacobins poursuivirent le plus ardemment, croyant en cela arriver sûrement à la destruction de la religion elle-même.

Mais les décrets de la Convention trouvèrent, au sujet de l'interdiction desprocessions, une résistance extraordinaire, même à Paris.

Parmi les papiers longtemps inédits de la police secrète de Paris, qu'a publiés M. Schmidt, il existe des notes extrêmement curieuses sur les proces-

1 [ls allèrent jusqu'à faire la Bourse d'une église.

Quand vint la Terreur, la Bourse fut, comme toutes les institutions du temps, persécutée, frappée, démolie, on la chassa de son palais, comme onavait chassé Louis XVI de Versailles et des Tuileries, Ainsi traitée, la Bourse alla s'établir aux Petits-Pères, dans l'église mème. Les anciens chrétiens convertissaient les basiliques romaines, leurs Bourses ou Bazars en églises. Pendant la Révolution, le contraire eut lieu. Les négociants, les agioteurs, les accapareuts firent d’une église leur rendez-vous commercial. La foule des vendeurs où acheteurs de rente inonda la nef et les bas-côtés; les commis et préposés eurent entrée au chœur, les agents de change siégèrent dans l’abside en guise de vicaire, et leur syndic tint la place du curé