La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES 327

œuvres de charité ? Rappelons-nous les hôpitaux dépouillés par les ventes nationales, la misère délaissée pendant de longues périodes !.…

Nous avons, en termes généraux et qu’il nous a fallu réduire, malgré l'intérêt historique qui S'y rattache, décrit la puissance territoriale et la puissance intellectuelle de l'Ordre du clergé, et montré ce qu’avaient fait d'elles les ventes nationales; demandons-nous maintenant ce qu’elles ont fait de la puissance de la Noblesse.

Ainsi qu'on vient de le dire, le clergé, par Ja direction qu’il donnait aux principales institutions du pays, exerçait un véritable pouvoir d’État ; aussi ce ne fut pas seulement la personne de ses membres, mais son Ordre tout entier, que son abaissement atteignit. Pour la Noblesse, il n’en fut pas de même, son Ordre était dépourvu de toute action générale, ne disposant d'aucune institution de Gouvernement, ne dirigeant par exemple ni l'instruction ni les lettres, ni les sciences; et si la Noblesse répandait autour d’elle des bienfaits, on en était redevable, non à elle en tant que corps, mais à ceux qui la composaient individuellement. Par suite, ce qu’annihilèrent chez elle les ventes nationales, ce fut la puissance individuelle de ces derniers.

Mais quelle était cette puissance, au moment de la Révolution?

Les auteurs contemporains, et ceux des temps