Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

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Cromwell des marécages stagnants de l'Ouse; les Artevelde des plaines humides de la Flandre Orientale. Tel lieu, tel homme. L'âme est un miroir avant d'être un foyer. Né en Franche-Comté, Victor Hugo doit à un séjour fait en Espagne pendant ses jeunes années, l'éclat incomparable de sa poésie. Carnot puisa dans Ja contemplation de la verdoyante Bourgogne, l’enthousiasme de son patriotisme, la fécondité de son œuvre scientifique, et le sentiment poétique qui le guida toujours. Au reste, il a dépeint lui-même dans des vers oubliés, le lieu même de sa naissance et le pays environnant. Voici les principales strophes de ce morceau intitulé Une journée du mois de ma :

Devant moi se déploie au pied d’un long coteau, D'un vignoble soigné la plaine verdoyante : A peine l'œil embrasse en ce vaste tableau,

De cet heureux climat la contrée opulente.

De ce coteau fleuri, coupé par des vallons, On voit mille vergers remplir les intervalles ; Des sentiers tortueux, des clochers, des maisons,

Couvrent de ses glacis les pentes inégales.

Du plus profond d’entre eux sort un large ruisseau, Qui court en serpentant fertiliser la plaine ; Fait mouvoir une usine, et dans chaque hameau,

Va du cultivateur embellir le domaine.

Suivons de ce vallon les sinuosités : J'aime à me recueillir en ces lieux solitaires : J'admire en cheminant ces agrestes beautés

Et m'y vois protégé par des dieux tutélaires.

L'eau se joue à travers des masses de granit, Éparses sur ses bords, et qui forme sur elle Plusieurs ponts suspendus. Resserrée en son lit,

Elle ébranle en grondant leur voûte naturelle.