Le Comité de salut public de la Convention nationale

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ques: «Le jour de la mort d’un tyran doit être un jour de fête! » disait Tallien aux applaudissements de la Convention. Mais, dès le lendemain, la lutte contre le Comité commença. Sur la proposition de Bréard, on avait suspendu le tribunal révolutionnaire; BillaudVarenne, qui arrive quelques instants après, veut faire rapporter le décret : «Il reste encore des traîtres à punir, dit-il; attendez du moins la proposition que le Comité de salut public vous présentera à ce sujet! » De nombreux murmures accueillent la péroraison de Billaud ; toutefois, l'Assemblée, par un reste d'habitude, décide d'attendre les propositions du Comité.

A la reprise dela séance, Barère estime qu’il suffirait de remplacer les juges et les jurés du tribunal révolution naire; de plus, comme les pouvoirs du Comité n’expirent que le 21, il demande à la Convention de le compléter par l’adjonction de trois membres destinés à remplacer Robespierre, Couthon et Saint-Just; et il propose Bernard (de Saintes), Duval et Eschassériaux. Des protestations s'élèvent contre cette prétention du Comité de désigner lui-même ses membres. Un représentant demande qu'ils soient élus au scrutin secret. Billaud s’y oppose, il veut l’appel nominal. « De cette manière, le peuple connaîtra les siens, » dit-il. Il est interrompu avec violence, et on demande même qu'il soit rappelé à l’ordre. Collot d’Herbois, son collègue, qui préside, refuse. Alors, les représentants s'enhardissent ; pendant deux heures, ils apportent leurs récriminations à la tribune, et se vengeut ainsi de leur soumission d’une année. L'un demande que l’on nomme cinq membres et non trois pour compléter le Comité, sous le prétexte que c’est parce que le Comité était réduit à dix membres, et même moins lorsque plusieurs étaient en mission, que