Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 123

Robespierre a pu établir sa tyrannie. Un autre ajoute qu'il est mauvais que les membres du Comité soient envoyés en mission ; ils sont trop puissants, et, en leur absence, ils ne peuvent remplir leurs fonctions; un troisième dit que les pouvoirs du Comité sont beaucoup trop étendus.

La Plaine est visiblement favorable à ces mécontents et les encourage. Quelques Montagnards, parmi lesquels Bourdon et Lecointre, devinant les intentions de leurs alliés de la veille, prennent la défense du Comité de salut public. Trop tard! La Convention décrète que les comités seront renouvelés par quart chaque mois, et que nul ne pourra être réélu qu’un mois après sa sortie. C’est aux cris de : Vive la République! qu'est prise cette décision, qui doit changer le caractère du Comité. Le pouvoir changera souvent de mains aux dépens de l'esprit de suite, de l’économie de temps et de l'autorité morale.

Les six membres manquants furent élus le 13 thermidor; c'étaient Bréard, Eschassériaux l'aîné, Laloi, Thuriot, Treilhard et Tallien (1). Ces choix sont significatifs : les nouveaux venus appartiennent à la fraction modérée de la Montagne et surtout à l'élément dantoniste ; leur entrée au Comité va annihiler l'élément Jacobin.

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Après le changement du personnel, vint la limitation des pouvoirs. Barère, quile pressentait, prit les devants,

(1) Is remplaçaient Robespierre, Couthon, Saint-Just, Hérault de Séchelles, Prieur de la Marne et Jeanbon Saint-André; ces deux derniers, qui étaient en mission à ce moment, furent sans doute considérés comme démissionnaires. É