Le Comité de salut public de la Convention nationale

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premiers sortirent lors du premier renouvellement du Comité ; le sort avait désigné Carnot, Lindet et Barère; mais Collot et Billaud donnérent leur démission, ce qui permit à Carnot et à Lindet de rester encore. Collot expliqua à la tribune que Billaud et lui se retiraient parce qu’on ne devait pas s’éterniser au pouvoir, et surtout parce que la surveillance des autorités constituées, dont ils étaient chargés jusque-là, étant enlevée au Comité de salut publie, leur présence n'avait plus de raison d’être. En réalité, les attaques dont ils venaient d’être l’objet n'étaient pas étrangères à leur détermination.

Quelques jours auparavant, Lecointre avait lancé contre eux de virulentes accusations (12 fructidor).Mais l’Assemblée les repoussa comme calomnieuses. Robert Lindet y répondit indirectement quelques jours plus tard (4). Au nom du Comité, il rendait compte de la situation dela République, montrant l’œuvre immense accomplie en deux années. Ilrevendiqua la responsabilité d’actes auxquels il avait collaboré, et demanda à la Convention de ne pas persécuter ceux qu’elle avait placés à sa tête pendant la bataille révolutionnaire.

« Ne nous reprochons jamais, disait-il, ni nos malheurs ni nos fautes. Avons-nous pu être ce que nous aurions voulu être en effet ? Nous avons tous été lancés dans la même carrière ; les uns ont combattu avec courage, avec réflexion ; les autres se sont précipités dans leur bouillante ardeur contre tous les obstacles qu'ils voulaient renverser et détruire. Chacun de nous a coniribué à affermir la République, la liberté et légalité. Qui voudra nous interroger et nous demander compte de ces mouvements qu’il est impossible de prévoir et

(4) 4 sans-culottide de l’an IT (20 septembre 1794).