Le Comité de salut public de la Convention nationale

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la Constitution de 93 et LA LIBERTÉ DES DÉTENUS ! » Délivrée seulement à six heures du soir parles citoyens des sections intérieures, l’Assemblée ne respire que la vengeance. Alors commence une séance de nuit qui ne se termine qu'à six heures du matin. Les motions les plus violentes se produisent ; le président, Dumont, n’est pas le moins furieux. « Savez-vous, dit-il, quelest le but du mouvement d'aujourd'hui ? C’est de vous empêcher de vous prononcer sur le sort des trois brigands qui ont inondé la République de sang ! (Plusieurs voix : Respecte tes collègues !) — Je ne respecterai pas les hommes que je méprise ! Dussé-je être écartelé, je signalerai les bourreaux de l'humanité. Vous avez aujourd'hui les preuves de la complicité des hommes qui sont en jugement avec les révoltés ; je vous propose de les chasser du territoire français ! (Applaudissements.) Je demande que les trois brigands qui ont assassiné la patrie soient déportés cette nuit ! » — Décrété : à l'instant même, on les expédie à Oléron, où ils seront embarqués pour la Guyane.

Lorsqu'éclata la terrible insurrection du 1% prairial, qui amena la mort des derniers Montagnards, un membre fit remarquer que Romme, Bourbotte, Soubrany et leurs complices allaient être fusillés, tandis que les grands coupables, Billaud, Collot, Barère, seraient simplement déportés; il voulait qu'on les fitrevenir d'Oléron pour les traduire, eux aussi, devant la Commission militaire ; un autre dit qu’au lieu de les amener à Paris, on devait les juger sur les lieux, pour gagner du temps. — (Et on économisera, ajoute L. Bourdon, les frais de voyage de ces trois scélérats ! » — La Convention décide qu'ils comparaîtront devant le tribunal criminel de la Charente-Inférieure pour y être jugés sans délai