Le Comité de salut public de la Convention nationale

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lui, dit-il, « avec beaucoup de loyauté ». On jeta les bases d’un traité d'alliance où il était dit que : « La République française et la nation suédoise sejurent uue amitié sincère et durable, et prennent,dès ce moment, l'engagement solennel de regarder comme leurs ennemis propres quiconque attaquera le territoire, la sûreté et l'indépendance de l’une des deux.» En conséquence la France accordait un subside à la Suède ; celle-ci s'engageait à fournir des soldats et des vaisseaux ; enfin les deux alliés devaient soutenir en Allemagne tous les Etats qui voudraient rester neutres. — On ne se pressa pas assez pour faire approuver le traité au régent de Suède ; le mois de juillet arriva ; nos échecs militaires et l'attitude hostile de la Russie refroidirent la Suède, qui s’en tint à la noutralité.

La conduite du Danemark fut analogue. Il continua avec nous les relations commerciales, malgré les me. naces de la Russie et de l’Angleterre. Il n'avait pas reconnu la République française, mais il s'était engagé à le faire si une grande puissance lui en donnait l’exemple. Le roi n'osa pas recevoir officiellement le citoyen Grouvelle, secrétaire du Conseil exécutif, que Lebrun avait nommé ministre plénipotentiaire en Danemark(L), mais il lui fit un excellent accueil, et, par son intermédiaire, resta en relations avec le Comité de salut public même au plus fort de la Terreur.

Le but du Comité était de maintenir l'union du Danemark et de la Suède, et de déterminer ces deux Etats à s’allier avec la République française. Notre envoyé extraordinaire à Constantinople, le marquis Descorches de Sainte-Croix, avait même reçu l’ordre de présenter

(1) 4e juin 1793,