Le Comité de salut public de la Convention nationale

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conseillait de se retirer de la coalition, et ne faisait déjà plus de difficultés pour reconnaître la République française. L’Autriche elle-même ne se montrait pas absolument intraitable. Enfin, les puissances secondaires n'étaient pas entièrement réfractaires à une

alliance avec nous, ou tout au moins à une neutralité bienveillante (1).

XIV

Malheureusement, à la fin de 1793, la situation s'était obscurcie. La révolution du31 mai, accomplie sous le règne du Comité, affaiblit son prestige; le succès des Montagnards effraya nos voisins. Bientôt Danton fut renversé, et la direction des affaires passa à Robespierre et à ses amis. Les négociations entreprises furent presque partout suspendues ou abandonnées. Le ton altier que l’on prit n’était guère fait pour les faciliter. Il convient néanmoins de dire que cette recrudescence de l'esprit belliqueux avait d’autres causes que les théories robespierristes. Nous avions subi de graves échecs en juillet 1793 ; nos frontières étaient entamées. [l fallait à tout prix concentrer tous les efforts vers la défense nationale : seuls, quelques succès militaires permettraient de reprendre les pourparlers dans de bonnes conditions. La lutte à outrance, telle était la grande pensée du moment. C'est

(1) « Nous pouvons assurer que ce furent les mesures actives de Danton et du premier Comité de salut publie, jointes aux dissentiments qui divisaient la coalition, qui donnèrent à la République le pouvoir de résister à l’Europe. » (De Sybel.)