Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA DIPLOMATIE 317

ses réclamaient depuis quelque temps le paiement des indemnités et pensions dues à leurs soldats licenciés :

on le leur accorda. Autrefois, ils s’'approvisionnaient de sel en Lorraine et en Franche-Comté, et le roi le leur délivrait à moitié prix; ils réclamaient un traitement analogue de la part de la Révolution : on les satisfit.

Ce qu'ils redoutaient par-dessus tout, c'était l'annexion

de certains territoires alliés, Genève, Mulhouse, le Va-

lengin et Bâle; on les rassura. Le Comité eut seulement

le tort d'envoyer à Genève comme résident un ancien

prêtre marié, Soulavie, homme indiscret, arrogant et. brouillon. Par contre, le pont de Bâle était commandé par une batterie placée à Huningue ; cette batterie fut enlevée, à la grande satisfaction des Suisses (avril-juillet 17031)

Le Comité recueillit bien vite le bénéfice de sa modération: la diète annuelle, réunie à Frauenfeld le Le juillet 1793, confirma la neutralité helvétique et vota la levée de troupes destinées à empêcher la violation du territoire helvétique par les Autrichiens. Notre ambassadeur ne fut pas reconnu officiellement, mais la rupture était évitée et la neutralité assurée.

En résumé, le Comité dantoniste était rapidement arrivé, en suivant la voie indiquée par le bon sens et les traditions nationales, à des résultats très satisfaisants. Grâce à son activilé, à sa modération et à la largeur de ses vues, l’Angleterre consentait à entrer en rapport avec nous; pour l'obliger à compter avec la République, on lui suscitait des embarras chez elle, on essayait de lui trouver des adversaires dans la Méditerranée, en même temps qu'on vivait en bons termes avec ses colonies révoltées, les Etats-Unis. La Prusse commençait à comprendre que son ir'‘rêt lui

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