Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA DIPLOMATIE 333

Son collègue Couthon, qui appelait irrespectueusement le roi de Piémont « roi des marmottes », proposait à la Société des Jacobins de nommer une commission « chargée de rédiger l’acte d'accusation de tous les rois ». Il fut choisi, ainsi que Robespierre, BillaudVarenne, Collot d'Herbois et Lavicomterie, pour composer cette commission (1). Mais c’étaient là des concessions aux passions du moment. Le Comité comprenait fort bien que, certains rois nous étant plus hostiles que d’autres, nous ne pouvions nous passer, pour les battre, de l'appui ou au moins de la neutralité des autres souverains. Il se trouva ainsi amené à ménager les vieilles alliances de notre pays.

La Suède et le Danemark, comme dans la période précédente, protestaient contre la tyrannie maritime de l’Angleterre, qui prétendait empêcher les neutres de faire le commerce avec la France (2) ; on ne réussit pas à leur faire déclarer la guerre à la République. Le comte de Bernstolf, premier ministre du roi Christian de Danemark, continuait à voir Grouvelle, représentant ofticieux de la République française à Copenhague. Il facilita même des entretiens secrets entre Grouvelle et le ministre d'Espagne en vue de la paix (3). Toutefois, on nalla pas jusqu'à une alliance déclarée avec la Suède et le Danemark.

Descorches, chargé d’affaires de la France en Turquie,avait soudoyé le Divan ; de septembre 1793 à mars 179%, il avait distribué pour plus de quatre millions d'or et de diamants. Un traité fut alors signé: la Porte promettait seulement de se préparer à la guerre : et;

(1) 2 pluviôse an II — 18 février 1794.

(2) Pluviôse an 11 — mars 1794. (3) Décembre 1793,