Le Comité de salut public de la Convention nationale

332 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

Merlin de Douai qui dirigea la négociation, qui fut d’ailleurs courte.

Le 10 février, lecture est donnée à la Convention du projet de traité. Une discussion éclate à ce sujet. Bourdon de l'Oise prétend qu’on s'est trep pressé de traiter: nos ennemis vont croire que la France a soif de paix et que la République est épuisée ; au surplus, ajoute-t-il, —et c'était là le grand grief d'une partie de l’Assemblée, — le droit de signer la paix n’appartient pas au Comité de salut public, mais à la Convention.Thibaudeau émet la même opinion. Cambacérès répond que le Comité n’a fait que se conformer au décret du 7 fructidor, qui lui attribue les relations extérieures ;mais voyant que l’Assemblée est mal disposée, il demande l'impression du traité et l’ajournement au quintidi suivante.

Le jour fixé pour la discussion, on vient encore dire que le Comité devait proposer un projet de traité à conclure, et non demander la ralificalion d’un traité conclu. Mais Boissy d’Anglas et Cambacérès n’ont point de peine à faire comprendre qu’on ne pouvait cependant pas tenir jour par jour l’Assemblée au courant des discussions diplomatiques, car beaucoup d'Etats n’enten draient pas que leurs affaires fussent ainsi divulguées (1). Ils proposent donc à la Convention de ratifier et confirmer letraité qui lui estsoumis. Ce qui fut fait.

Les relations diplomatiques étaient rétablies entre la France et la Toscane, qui se juraient paix etamitié (2). Assurément, la Toscane n’était pas un grand Etat et son

(1) Bientôt, le Comité obtient même expressément dela Convention l'autorisation de signer des articles secrets, pourvu qu'ils ne soient pas contraires aux articles patents, et à conditon d'en rendre compte à l'Assemblée lorsque les circonstances le permettront (mars 1795).

(2) Traité du 21 pluvidse an I (9 février 1795),