Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA DIPLOMATIE 331

une paix inviolable... En vain voudrait-on égarer les peuples en leur disant que, notre gouvernement n'étant que provisoire, aucun traité ne peut avoir de garantie: notre gouvernement est le plénipotentiaire nommé par la totalité du peuple français pour terminer en son nom la révolution et la yuerre, et je doute qu’on ait jamais vu d'ambassadeur revêtu d’un plus ample pouvoir et d’un plus auguste caractère... La paix sera d’autant plus solide qu’elle sera donnée par un peuple entier. Peut-on mettre en doute si la nation qui sait vaincre a le pouvoir de négocier ? »

XXI

Le premier traité signé fut celui de la République avec la Toscane. Le grand-duc avait reconnu la République française à la fin de 1792; mais, après l'exécution de Louis XVL, ilrappela son ministre. Toutefois, il fallutles menaces de l'Angleterre, qui lui donna douzeheures pour se décider, pour qu’il nous déclaràt la guerre (8 octobre 1793). Quant à son concours effectif, il trouva divers prétextes pour l'éluder, et n’envoya pas un soldat contre nous. Lorsque la défaite des Austro-Sardes à Savone eut rétabli nos communicatiens avec Gênes, le grandduc vit que l'issue de la lutte n’était pas douteuse, et il se décida à offrir la paix à la République française.

Son chambellan, le comte Carletti, connu pour ses opinions libérales, arriva à Paris le 20 janvier 1795, et alla visiter le commissaire des relations extérieures, Miot, qui le mit en relations avec la section du Comité de salut publie chargée des affaires étrangères. Elle se composait alors de Merlin de Douai, Cambacérès, Boissyd’Anglas, Louvet, Treilhard et Jean de Bry. C'est