Le Comité de salut public de la Convention nationale

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le cérémonial indiqué par le Comité, dans un fauteuil vis-à-vis du président,et parle assis. Îl commence de la sorte : « Citoyens représentants du Peuple français... »

Le Comité de salut public pouvait alors faire connaitre ses intentions. Le # décembre 179%, son rapporteur, Merlin deDouai, prononça un très long discours sur les bruits de paix qui circulaient dans le publie. — Oui, nous voulons la paix, disait-il, et nous l’aurons. Caril n’est pas éloigné, le jour « où, éclairés par la foudre républicaine qui les a frappés tous à la fois, plusieurs de ces gouvernements que l'Angleterre a ameutés contre nous ne pourrontfixer sans effroil’abimeoù cetteodieuse puissance a failli les précipiter. « Mais, toujours éprise de justice, la France saura distinguer ses ennemis et les motifs de leur agression ; elle saura faire une différenceentre ceux que la vanité, lacrainte ou la violence ont poussés à la lutte, et les chefs audacieux de cette ligue insensée.

André Dumont fit décréter l'impression dece discours, sa traduction dans toutes les langues, et son envoi aux municipalités et aux armées. — L’invitation du Comité, encadrée dans de hautaines paroles, était assez claire et assez rassurante pour que plusieurs nations l’entendissent. Maisceux qui avaient intérèt à lesempêcherde quitter la coalition leur insinuaient que la France n'avait pas de gouvernement avec qui il fût possible de traiter en toute sécurité. Le Comité, par l'organe de Boissy d'Anglas, renouvela les déclarationssolennelles de Merlin de Douai et fit bonne justice des assertions visant le gouvernement républicain. — La France, disait-il nettement, veutla paix, maisune paix durableet glorieuse, et elle est en droit d’exiger ses frontières naturelles. CA ce prix, les puissances de l’Europe peuvent compter sur