Le Comité de salut public de la Convention nationale

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de venir réclamer de nouveau la création d'une commission « chargée de surveiller l'exécution des lois et de punir les fonctionnaires négligents ». Le lendemain Barère annonça que le Comité adoptait la proposition de Billaud, et qu’il s’adjoignait trois membres spécialement chargés de veiller à l'exécution des décrets ; il proposait les citoyens Billaud-Varenne, Collot d'Herbois et Granet, que la Convention accepta-(1). Avec Billaud et Collot, l’hébertisme entrait au Comité ; satisfaction était donnée à ce parti ainsi qu’à la Commune, dont l'opposition allait cesser pour quelques mois. Quant à Granct, on ne sait pourquoi, il refusa de siéger.

V

Le même jour, on faillit, comme par compensation, y faire entrer Danton. On venait de lire de fàcheuses nouvelles sur la révolte lyonnaise ; le grand tribun prit la parole pour dire qu'il déplorait ces revers, mais qu'il croyait que le Comité n’usait pas assez des fonds secrels ; il ne faut pas négliger, pour sauver la France, «les grands moyens que suggère l'amour de la patrie » | — Enthousiasmé par ce discours, le montagnard Gaston ajoute aussitôt: « Danton a la tête révolutionnaire; il exécutera mieux qu'aucun autre ce qu'il propose. Je demande que malgré lui il soit adjoint au Comité de salut publie. » L'Assemblée accepte cette proposition à l'unanimité, dit le Moniteur. Lorsque, à la séance suivante, on informa la Convention que Danton refusait, elle passa à l’ordre du jour. Le lendemain, il expliqua

(1) La veille, Billaud-Varenne avait été élu président de la Convention par 149 voix sur 217.