Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 77

pation ; les autres comités de ce nom existant dans les départements seront simplement appelés Comités de

surveillance. | Le Comité robespierriste sortait plus fort de celte

séance orageuse. VII

Le 10 octobre, Saint-Just fit consacrer par décret ce qui existait en fait : le gouvernement serait révolutionnaire jusqu’à la paix. On avouait franchement que l’on vivait sous un régime exceptionnel, dont on justifait les rigneurs par la nécessité de vaincre l’Europe, et dont la durée était limitée à la durée de la guerre elle-même. « C’est une grande et terrible mesure de prudence, écrivait alors Mallet du Pan, d’avoir su se mettre au-dessus de toutes les formes, et d’avoir employé à l'égard du territoire tout entier les mesures qui se pratiquent dans un vaisseau en périlou dans une ville assiégée. » Et Michelet : « Le gouvernement révolutionnaire, qu’on appelle souvent l'avènement de l’anarchie, se trouve, tout au contraire, lemoyen violent. affreux, mais enfin le seul moyen d'y échapper. »

Ce que l’on devait surtout chercher à établir, c'était l'exécution rapide et complète des mesures révolutionnaires. L'organisation administrative était toujours réglée par la Constitution de 1791, qui, par une violente réaction contre la centralisation oppressive de l’ancien régime, tombait dans l'excès contraire. Les divisions et subdivisions de la France étaient à peu près indépendantes les unes des autres et détachées du pouvoir central ; c'était l'anarchie. « Or, disait Billaud, l’écueil des jeunes républiques, c’est l’anarchie!l » —