Le Comité de salut public de la Convention nationale

18 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

La victoire‘de Wattignies, dont l'éclat rejaillissait surle Comité, et la mort de la Reine et des Girondins, qui terrifiait ses ennemis, lui permirent de tenter un retour à la centralisation monarchique. Le G frimaire, Danton demandait de rechercher « les moyens de donner une action grande et forte au. gouvernement provisoire ». En réponse, Billaud-Varenne présente, au nom du Comité, un décret qui est voté le 14 frimaire. Pendant la discussion, Merlin demande encore que le Comité s’appelle Comité de gouvernement. Billaud s’y oppose, alléguant quele centre du gouvernementest la Convention ; et Barère ajoute que, changer le Comité en gouvernement, ce serait changer la situation de ceux qui le composent et les placer en dehors de la Convention dont ils sont membres. La proposition est rejetée.

Le décret du 14 frimaire établit d'abord des principes généraux d'administration. Les diverses autorités constituées doivent être sédentaires; leur rôle est de faire exécuter littéralement les lois, en laissant à la Convention le soin de les interpréter; elles ne doivent ni sortir de leurs attributions ni se coaliser entre elles, ni reconnaître un autre centre d'autorité que la Convention et son Comité de salut public; celles qui disposeraient des fonds publics ou qui en changeraient la destination sans y être autorisées encourraient des peines sévères.

Les attributions des diverses parties de l'État sont précisées : les districts, et,sous leursurveillance, les municipalités qui les composent, doivent faire exécuter les lois révolutionnaires et les mesures de sûreté générale ou de salut public. Le véritable rôle révolutionnaire appartient donc au district. Le département ne conserve que l'exécution des mesures purement administratives, reléguées au second plan à cette époque : répartir les