Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 79

contributions, entretenir les routes, faire vendre les biens nationaux, etc. — Votre rôle n’en est pas moins beau, leur disait le Comité dans une circulaire; vous travaillez aussi pour la France. « Les hommes ne sont rien, la Patrie seule est tout; ellecommande, obéissez ! »

Enfin, les diverses autorités sont rattachées les unes aux autres et reliées au pouvoir central. La municipalité est placée sousla surveillance immédiate du district; elle doit lui rendre compte, tous les dix jours, de l’exécution des lois et lui renvoyer à la fin de chaque mois l'analyse de ses délibérations etdeses correspondances ; le district doit, en outre, rendre compte de ses actes, tous les dix jours, au Comité de salut publie, et le département au Conseil exécutif. Les divisions de l'Etat forment ainsi une sorte de hiérarchie ;ellesne sont plus isolées, et leurs attributions sont nettement délimitées. L'institution des agents nationaux de commune et surtout de district: vient affermir cette dépendance, ce rattachement au centre (1).

Danton n'avait pas été étranger à cette création. Il aurait voulu qu’on établit aussi dans chaque département, sous le nom de procureur national, un de ces agents du pouvoir central, afin de combattre les influences locales et de fortifier le gouvernement. Le Comité n'appuya pas cette motion, soit parce que les agents nationaux de district lui suffisaient, soit parce que les agents départementaux auraient {trop rappelé les intendants. Comme toujours, on n'avait accordé à Danton que la moitié de ce qu'il demandait. Mais n'estil pas intéressant de constater que, chaque fois que les circonstances exigent une nouvelle manifestation d'’é-

(1) Voyez chapitre III, page 159,