Le complot de Sarajevo : (28 Juin 1914) : étude sur les origines de la guerre : (une carte)

A0 LA THÈSE AUTRICHIENNE

de Budapest. Lorsque cette affaire éclata, le souvenir des fameux procès de Zagreb (Agram et de Vienne n’était pas éteint encore.

On sait que, dans la capitale de la Croatie, cinquante-trois citoyens serbo-croates avaient été poursuivis pour crime de haute trahison. Un «mouchard», nommé Nastitch, principal témoin, prétendait que les inculpés étaient à la solde d’une association, le Slovenski Jug (Sud Slave), qui, subventionnée par le gouvernement serbe, iravaillaït à détacher les régions yougoslaves de l’Autriche-Hongrie pour les rattacher à la Serbie. Le procès, scandaleusement conduit, avait alors attiré l'attention de l’Europe sur la belle justice austro-hongroise. La calomnie, cependant, aurait produit son effet si, quelques mois après, une seconde affaire n'avait éclaté, greffée en quelque sorte sur la première. Dans la Neue Wreie Presse, du 25 mars 1909, le Prof. DT Friedjung, de l’Université de Vienne, accusait les principaux chefs politiques serboceroates de pratiquer, grâce aux subsides de la Serbie, la politique subversive du Slovenski Jug.

Les hommes politiques incriminés poursuivirent

leur accusateur devant la Cour d'assises de Vienne. Friedjung fit alors état de documents