Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

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l’objectif de la chronique en des poses risibles ou touchantes, héroïques ou pitoyables ? Puis-je vous faire de la description, du pittoresque, de la littérature? Puis-je aligner des mots et des phrases, quand je sais qu'aucun de ceux-là et qu'aucune de celles-ci ne pourraient rendre tout le tragique du drame dont je fus spectateur ? Oh! cette dernière route de Serbie! Est-ce une main humaine qui la traça, au milieu des marais, au sommet des montagnes, dans le lit même des ravins ? On vous dira peut-être qu'un souverain moyenageux, Douchan, empereur des Serbes, des Bulgares et des Grecs, ordonna jadis qu'un chemin domptant tous les obstacles réunit au plus court le bassin de la Morava à celui du Vardar. Ce n'est pas vrai. Il doit y avoir quelque part dans la Vieille Serbie un volcan de boue, et c’est l’incessante coulée de cette boue qui traçca cette route. Elle la traça non pas pour que le pasteur de Roudnik pût communiquer avec le laboureur de la Macédoine, car la dernière route de la