Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

110 LE DRAME SERBE

puis noir. On regretta bientôt ce pain noir. Quand celui-ci fut introuvable, on fit bouillir le maïs, mais pour en obtenir, la population dut se battre à la porte des boulangeries.

L'armée du Sud, elle, se battait à Katchanik. Ce n'était plus comme dans le Nord, la lutte contre les Allemands invisibles. Cette fois, c'était la guerre balkanique contre les Bulgares, à bonne portée. L'artillerie ennemie envoyait dans les douze shrapnells à l'heure. Mais en revanche, il y avait la bataille à coups de bombes, à la baïonnette, dans des corps à corps furieux. Néamoins il eût fallu être un contre deux, et on combattait un contre vingt.

Alors que l’armée du Sud s'improvisait, l'entrée du défilé avait été occupée par l'avant-garde ennemie. Les 50 gendarmes qui gardaient la hauteur s'étaient fait tuer à leur poste. Déjà l'adversaire par-dessus la crête, pouvait apercevoir Prichtina, Mitrovitza et la plaine de Kossovo, où ce qui restait de la Serbie s'était réfugié pour attendre