Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

DEVANT KOSSOVO 11]

le secours des alliés ou mourir autour de son vieuxroi. Il fallait à tout prix reprendre ce morceau de défilé perdu.

Boyovitch, admirable général d’avantposte — mais toute son armée n'était-elle pas aux avant-postes?—donnal’ordre d'attaquer à huit heures du matin. Il y a là la vieillesse héroïque, des vétérans du troisième ban. Sont-ils du troisième ou du dixième ? Des vieillards ont dit : «Nous sommes encore assez forts pour rompre les fils de fer barbelés des Bulgares. Donnez-nous des ciseaux. » Et ils sont partis en avant. Il y a là aussi des blessés héroïques. Ils n’ont plus qu'un bras. Celui-ci peut servir encore à jeter des bombes, Il y a là une enfance héroïque : Milovanovitch, un caporal de treize ans, qui à lui seul couchera six ennemis à terre. Il y a là le petit Yelitchitch, quatorze ans, sergent-major au 4° régiment. Il fera prisonnier un colonel bulgare. Il y a là les derniers montagnards descendus de leurs montagnes, les derniers laboureurs accourus de leurs plaines. Geux-ci sont encore