Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

LA BATAILLE DE LA CERNA 155

officiers sont restés debout, sabre levé, criant, menaçant pour faire relever leurs hommes. Enfin ceux-ci se décident, reprennent la marche en avant. Mais le terrain forme glacis. Rien pour s'abriter des balles françaises ! Deuxième salve. Une centaine de Bulgares tombent. Il n’en faut pas plus pour démoraliser le reste. L'attaque, menée dès le début avec un étrange mordant, s’arrête soudain, Le troisième macédonien oblique sur la gauche, à l’abri d’un repli de terrain. Sur la côte blanche, en face de nous, des corps forment tache. De loin, on Jurerait des tas de chiffons. Nous croyons le combat terminé. Dix des nôtres, légèrement touchés, se dirigent vers le poste de secours.

Un brancard s’avance. On y couche un officier, gravement atteint, Il est cinc heures. Le soir vient. Seul, un bruit lointain de canon, vers Arkhangel. Chacun pense : « Ils en ont leur compte pour aujourd'hui ! » Erreur. La fusillade reprend à notregauche, sur les positions occupées par les zouaves,