Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

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de feu, ses trente chasseurs d'Afrique pour leur faire faire du manège, mérite peutêtre, à votre avis, soixante jours de cran?

Je sais l'impression que produisit pareille audace dans les tranchées de la Cerna.…. Le général en chef füt-il venu nous visiter au moment même de l'assaut, la clique entière du régiment eût-elle été commandée pour nous jouer Sambre-et-Meuse dans les oreilles, notre bataillon n'aurait pas acquis plus de confiance et de calme qu'à la vue de ces trente chasseurs, en bourgeron, bonnet de police et pipe au bec, faisant du dressage à nos côtés! « Pour du culot, c’est du culot! » murmura mon voisin. Le mot résumait la situation. Après cela les Bulgares pouvaient venir.

Ils vinrent, On les reçut. À 500 mètres, comme la ligne ennemie se relève pour un nouveau bond, les « Lebels » ouvrent le feu. Trois mutrailleuses corsent la partie. Les coups claquent sec dans l'air froid. À lapremière décharge, les assaillants se sont aplatis dans la neige. Seuls deux