Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

UNE RETRAITE 161

vait devant la ville, on ytrouvait Mackensen installé depuis une semaine. L'armée dont nous étions sensé former une aile, avait pris déjà le chemin de l'Albanie. Quant au pont, il n'était plus que sur les cartes : les Bulgares nous avaient devancé et l'avaient fait sauter.

Quatrième retraite, celle de Macédoine. En la suivant, celle-là, je l’ai comprise.

À la fin d'octobre, l’armée d'Orient, d’un bond, était montée le long de la rive droite du Vardar, jusqu’au confluent boueux du fleuve et de la Cerna. En même temps, nous nous étalions vers l'Ouest, sous la protection de la dernière rivière. Bien assis dans le camp retranché de Kavadar, sûrs de notre base, défendus naturellement par deux cours d’eau, nous allions pouvoir en toute sécurité pousser des pointes plus avant pour donner la main à l’armée serbe. Car, ne l’oubliez pas, c'est pour donner la main à l’armée serbe que nous étions montés là-haut. Il y eut de belles heures d’espérance. Un beau jour, les lignards occupent

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