Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

52 LE DRAME SERBE

positions d'appui où les bataillons serbes puissent interrompre leur retraite, faire demi-tour, creuser leurs tranchées et croiser la baïonnette en criant : « Halte-là ! On ne passe pas! »

Mais ce ne sont à l'horizon que légers vallonnements, guère plus accidentés que la plaine qu'ils bordent. À un an de distance, l'offensive se répète, mais par un autre chemin et avec d'autres troupes. En octobre 1914, c'étaient les Autrichiens qui venaient de la Drina; en octobre 1915, ce sont les Allemands qui viennent du Danube. La qualité de l'invasion n'est plus la même, le terrain où arrêter celle-ci est moins favorable. Jadis, il y avait Valievo et les monts du Roudnik, barrières naturelles et redoutables. Cette fois, les seuls obstacles seront Miailovatz, Ossovietz et Verbovatz : ils sont médiocres. Jadis on avait affaire à Potioreck. Aujourd'hui l’envahisseur s'appelle Mackensen. On sait tout cela. On sait aussi qu'hier le voïvode Poutnik parlait d’une voix brève,