Le drapeau du 27e régiment d'infanterie
NOS ANCIENS DRAPEAUX 5
le Champ de Mars, et, lorsque l'Empereur eut prononcé, devant les députations de l’armée, la formule du serment, il répondit au nom du Régiment, enélevant ses aigles: « Nous le jurons ! »
Qu'étaient devenus au bout d’une année les drapeaux donnés au 27° par le Consulat? par suite de quelles circonstances, encore inexpliquées, fut-on obligé de les remplacer de toutes pièces, lors de la distribution des aigles de 1804? Les deux drapeaux donnés en 1803 aux 1° et 2 bataillons du 27° Régiment d'Infanterie ornent aujourd'hui les murs de l'arsenal de Berlin. Et notre salle d'hon-neur ne possède de nos anciens drapeaux que deux lambeaux informes ! N’insistons pas, — mais n'oublions pas.
C'est avec les aigles de 1804 que le 27° fit les immortelles campagnes d'Iéna et de Friedland. Mais le respect des trois couleurs et la crainte de perdre ou d’avarier le drapeau étaient si grands, parmi nos soldats, qu'ils prirent l'habitude d'en confier l’étoffe soit aux chefs de bataillons, soit au colonel, et les bataillons ne marchaient à l'ennemi qu'avec la hampe surmontée de l'aigle victorieuse.
En 1808, chaque régiment de ligne fut porté à cinq bataillons, et en même temps l'Empereur décida qu'un seul drapeau serait conservé pour tout le régiment, et qu'il serait porté, non plus par un sergent-major, mais par un officier, « premier porte-aigle », comptant au moins dix ans de services et ayant assisté à six victoires; on lui adjoignait « deux braves, pris parmi les anciens soldats, non lettrés », ayant aussi au moins dixannées de services, qui partageaient le titre de « deuxième et troisième porte-aigles »; leur armement était l'objet de dispositions spéciales. Le drapeau devait se trouver toujours avee la partie principale du Régiment. C’est en Espagne que l'aigle du 27° devait suivre nos trois premiers bataillons, pour assister avec eux à la dernière etàla plussanglante
partie de l'Epopée impériale; les prodiges d'énergie, de discipline 2