Le drapeau du 27e régiment d'infanterie

NOS ANCIENS DRAPEAUX 15

l'écusson des Bourbons, et de l’autre: « Le Roi au 27° Régiment de Ligne. » L’aigle qui avait vu, face à face, pendant cinq années, les Anglais et les Espagnols, fut brülée après avoir assisté à la bénédiction solennelle du nouveau drapeau royal. Mais tout à coup, on apprend que Napoléon à quitté l’île d'Elbe et débarqué en France; sa marche sur Paris n’est qu'un voyage triomphal. Une proclamation énergique, datée de Grenoble le 9 mars 1815, suffit pour faire reprendre aussitôt à l'armée entière sa cocarde tricolore des jours de victoire; de nouvelles aigles sont distribuées par l'Empereur dans les solennités du Champ de Mai, et le drapeau blanc disparait à son tour, versé au Ministère de la guerre (8 juin). L'histoire de ces nouvelles aigles devait être moins longue que glorieuse. Pendant que le 27° luttait avec énergie, dans l’Anjou, contre la révolution des Chouans, le désastre de Waterloo ramenait à Paris, avec le drapeau blane, les Prussiens et les Anglais. L'armée, que le Roi avait précipitamment licenciée au début des Cent-Jours, ne le fut en fait qu'à partir du mois de juillet. C’est au mois de septembre seulement que cette opération eut lieu, à Tours et à Niort, pour le 27°, composé des 1%, 3e et 4 bataillons, et du dépôt (deux bataillons avaient été créés au mois de juin). Que devint alors l'aigle du 27°? Les vieux soldats de ce temps-là savaient le prix de pareils souvenirs, et il n’est pas téméraire de penser qu’elle demeura entre les mains du colonel Gaudin, qui fut mis presque aussitôt en demisolde, puis en retraite.

Les Légions Départementales, créées en 1816 à l'effectif de deux bataillons, reçurent du Roi deux drapeaux, l’un blanc, portant l’écusson des Bourbons et le nom de la Légion; l’autre blanc et rouge où blanc et vert. La cocarde était uniformément blanche. L'ordonnance du 28 octobre 1820, qui reconstitua les Régiments au moyen de ces Légions, ne changeait que la désignation du