Le drapeau du 27e régiment d'infanterie

18 LE DRAPEAU DU 27° DE LIGNE

Sedan! La résistance la plus héroïque devint bientôt inutile, et, après avoir vaillamment lutté, le Régiment reçut, le 2 septembre 1870, l'ordre de déposer ses armes et de se rendre au camp d'Iges, d’où il devait partir en captivité. Les officiers se réunirent alors autour du drapeau, s’en partagèrent les morceaux et brülèrent la hampe, dont les cendres furent jetées au vent, pour que rien de sa gloire ne restât aux mains de l’ennemi. Un de ces lambeaux, ainsi que le bracelet et la virole de bronze de la hampe, recueillis par le lieutenant Chiffaudel, sont conservés dans notre salle d'honneur parmi les reliques du Régiment. Après la fin de nos désastres, le 27° Régiment d'Infanterie fut réorganisé, en octobre 1871. Dès le 5 juillet une circulaire ministérielle avait invité les chefs de corps à se procurer «un drapeau provisoire », en laine, sans cravate, et sans autre inscription que le numéro du Régiment. Mais le provisoire dura longtemps, car c’est seulement en 1880 que le Gouvernement de la République, voulant, après dix années de deuil, relever la confiance de notre armée par la glorification de son passé, ordonna la création de drapeaux définitifs, portant, comme autrefois, les noms de nos grandes victoires. C’est à Longchamps, le 14 juillet 1880, que le Président de la République, entouré de la Chambre des Députés, du Sénat et des membres du Gouvernement, remit, au nom de la France, au colonel Trinité et à la députation du 27°, ce drapeau que nous possédons aujourd'hui, et que nous devons tous défendre jusqu'à la mort.

La hampe de notre drapeau est en bois de frêne durei, recouvert de vernis bleu. Elle se termine par un fer de lance en bronze doré, qui porte sur un cartouche le numéro 27 et le chiffre R. F. Au-dessous se trouve le bracelet auquel est nouée la cravate tricolore, et auquel s’attachera la Croix de la Légion d'honneur, lors-