Le drapeau du 27e régiment d'infanterie

FLEURUS 33

fut envoyé à tous les corps de l’armée impériale, où il jeta la consternation. En effet, tandis que notre aile droite remportait l’éclatant succès de la reprise de Lambussart, notre centre commençait à plier devant les attaques de Quasdanovitch. La retraite de l’ennemi commença cependant aussitôt, et ce fut pour l'Autriche un véritable désastre. Malgré l’ordre qui présida aux contremarches sur Nivelles, les efforts de ses généraux ne purent arrêter la déroute complète des derniers échelons ; nos soldats, emportés par l’action, ne faisaient point de prisonniers. Mais la poursuite ne dura pas longtemps, car après ces terribles journées, beaucoup d’entre eux avaient à peime la force de se tenir debout, et en outre on manquait complètement de munitions.

A sept heures du soir seulement, les derniers bataillons ennemis avaient disparu ; on put alors rallierles vainqueurs, épuisés de fatigue et de besoin, qui campèrent sur leurs positions de la journée. Les alliés avaient perdu ce jour-là plus de 10,000 hommes; quant à nos pertes, quine furent point évaluées, elles n'étaient guère inférieures, si l’on en juge par celles de notre premier bataillon, qui, sur un effectif de 1000 combattants au début de la campagne, n'en comptait plus, le 28 juillet, que 744. Mais, qu'importait le sang versé? L'armée de Jourdan, qui venait de sauver notre frontière du Nord et de reconquérir la Belgique, n’avait-elle pas bien mérité de la Patrie ?