Le général Championnet et l'éducation patriotique : "Recueil des actions héroïques, ou le Livre du soldat français"
NS —
La France a été d'autant moins excusable de se désintéresser de cet enseignement, qu’elle-même l’avait inauguré, il n’y a pas encore un siècle. En effet, la Convention, qui, au milieu des dangers de la patrie, consacra ses soins les plus obstinés à la créa: tion de l’enseignement primaire, n’oublia jamais quel intérêt il y avait pour la République à préparer une génération nouvelle de citoyens pénétrés de leurs devoirs etinstruits de leurs droits. La France de 102 n'avait qu’à enregistrer les hauts faits de ses enfants pour donner une suite aux récits de Plutarque. Aussi le Comité d'instruction publique décida-t-il que ses membres rédigeraient un Recueil des actions héroïques et civiques des républicains français, et, à la date du 10 nivôse an II (30 décembre 1703), la Convention décréta que ce recueil serait envoyé en placards et en cahiers aux municipalités, aux armées, aux sociétés populaires et à toutes les écoles de la République. Ce décret imposait aux instituteurs l’obligation de faire lire le Recueil des actions héroïques à leurs élèves, Le Comité d'instruction publique indiquait bien Le but qu’il se proposait d'atteindre :« L'intention de la Convention nationale, en décrétant l’envoi de cerecueil' à toutes les écoles de la République, a été de donner à tous les jeunes citoyens un livre élémentaire de morale qui, substitué aux catéchismes,
- aux livres bleus dont on obscurcissait leur imagina-