Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 87

Tandis que Faypoult embarquait précipitamment sa famille et faisait mettre du canon à la porte de l'ambassade, Duphot, « dont la vertu n'avait jamais été mise à si rude épreuve (1)», conservait seul son sang-froid au milieu du désarroi général et prenait sans perdre de temps ses dispositions. Rassemblant toutes les troupes régulières, deux mille cinq cents hommes environ, il les mit en position sur les points les plus importants de la côte. Il semblait qu'on ne püt compter sur la garde nationale, dont l’organisation n’était encore qu'ébauchée. Mais la fermeté du général français, l’imminence du danger, la perspective de subir le sort d’une ville prise d'assaut réveillaient l'ardeur des patriotes les plus tièdes. Le peuple, réuni place de la Nation, fournit pour la garde nationale deux mille citoyens que l’on arma de fusils et qui se joignirent aux troupes de ligne.

«Pressé par les circonstances, écrit Faypoult (2),

(L) Lettre de Faypoult à Bonaparte, du 6 septembre. (Archives historiques de la guerre.)

(2) Lettre à Bonaparte, du 13 septembre. (Archives historiques de la guerre.)