Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

86 LE GÉNÉRAL DUPHOT

Battus et dispersés sur le Bisagno, les paysans n'avaient cependant pas abandonné la lutte. Fuyant à travers les montagnes, ils étaient allés rejoindre ceux de la vallée de la Polcevera et, dans la même matinée qui avait vu leur défaite à Albaro, mais formant cette fois une masse imposante de dix à douze mille hommes, ils étaient revenus à l'assaut de Gênes par un autre chemin. Cette seconde tentative réussit d'autant mieux que tous les postes étaient dégarnis, la presque totalité des troupes se trouvant encore sur le Bisagno. A huit heures du matin les paysans étaient maitres de l'Éperon et, bientôt après, de toute l'enceinte à l'exception du fort San-Benigno. En rentrant en ville dans l'après-midi du 5 septembre, Duphot est mis au courant de ces événements. Une rapide reconnaissance lui permet de se rendre compte de l’écrasante supériorité numérique des émeutiers et de l'impossibilité où il se trouve de rien tenter avant d’avoir réuni quelques renforts.

Les Génois étaient dans la consternation.

La reddition de la ville paraissait inévitable.