Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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soire n'en prit pas moins prétexte pour repro= cher à Duphot d’avoir « organisé la Terreur dans les campagnes » et pour dénoncer à Bonaparte les « honteux et inutiles excès » de ses colonnes mobiles (1). La vérité est qu'il commençait à prendre ombrage de la popularité du général français et de l'autorité que les circonstances lui avaient donnée. De là, à propos de tout, des difficultés, des discussions continuelles. Qu'il protestät contre l'ingérence du gouvernement dans les opérations de la com-

mission militaire (2), ou qu'il réclamät le rè-

(L£) On citait le fait suivant : « A Alpepiana, dans les fiefs impériaux, tout était tranquille et le désarmement effectué, quand Duphot, entrant avec ses officiers dans la cour du presbytère, tire son sabre et «tue, en jurant, un coq. Ce fut le « signal d’un pillage horrible qui s’étendit à tout ce qu'il y a « de plus sacré en fait de religion. On mit l'église à sac, vo« lant les vases sacrés et jetant à terre l’eucharistie. » (Mémoire sur les événements survenus à Gênes en septembre 1797. Archives historiques de la guerre.)

(2) Cette commission, chargée par Duphot de juger les prisonniers, eût pu frapper haut puisque parmi ceux-ci se trouvaient plusieurs patriciens des premières familles de Gênes. Mais, sur les conseils intéressés d’un des membres les plus influents du gouvernement provisoire, Jean-Charles Serra, lequel, on le sut plus tard, affilié lui-même à la contre-révo-

lution, avait d'excellentes raisons pour ne point souhaiter