Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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et les Clary. « Mon frère (Étienne) fut arrêté, Je ne sais à quel propos, et sa femme était dans un état d’anxiété extrême, car les tribunaux révolutionnaires avaient une procédure terriblement expéditive. Ma pauvre belle-sœur, qui voyait déjà son mari guillotiné, résolut, pour le sauver, de tenter une démarche auprès du représentant du peuple Albitte, qui se trouvait de passage à Marseille. Ne voulant pas aller seule, elle me dit de l'accompagner. L'on nous fit entrer dans une grande pièce qui précédait le cabinet de celui dont dépendait, à ce qu'il paraît, la vie de mon frère. Il y avait là une foule de gens venus pour solliciter des gràces ou des faveurs. Nous nous assimes dans un coin, où la fatigue et la chaleur de cette chambre pleine de monde et les émotions que j'avais traversées depuis la veille m'accablèrent à tel point que je m'endormis. Lorsque Je me réveillai au bruit d’une porte que l'on fermait, il était nuit. Je me trouvais sans autre lumière que celle venant d’une lanterne qui, du dehors, jetait son reflet sur le carreau. Ma

belle-sœur n’était plus auprès de moi et tous